Economie

Fonds Européens : La guillotine n’est jamais loin

En 2003, le montant accordé par la Commission européenne a été de l’ordre de 140 millions de dollars. Quand on compare avec une année 2001, où ce chiffre n’a pas dépassé les 40 millions d’euros, force est de constater que des avancées notables ont été enregistrées en matière de consommation des fonds de l’U.E. On parle même d’un montant record, aussi bien pour le Maroc que dans la région sud méditerranéenne, qui aurait été atteint en 2003 et pour la deuxième année consécutive. Une enveloppe qui a de fortes chances de passer le cap des 150 millions d’euros cette année. Si l’effort de mise à niveau, aussi bien de l’administration que des entreprises et organismes bénéficiant de ces fonds, y est pour quelque chose, la nouvelle politique européenne en dit un peu plus long. Les mesures de « contrôle participatif», mises en place par la Commission, avec huit commissions sectorielles et la délocalisation du personnel européen travaillant sur le Maroc.
Un bémol est cependant là. Même avec des allocations de moindre importance, d’autres pays (la Tunisie, la Jordanie…) font mieux. Ils obtiennent de meilleurs résultats, et donc encaissent plus rapidement. Alors que le Maroc n’a encore consommé que 36% des montants qui lui sont alloués dans le cadre du programme Meda II, d’autres pays, comme la Jordanie, en ont déjà consommé 70%, voire plus.
Le Maroc est certes un pays prioritaire pour l’U.E et continuera à bénéficier de la moyenne de 140 millions d’euros qui lui est octroyée annuellement jusqu’en 2006, contrairement à d’autres pays qui ont vu cette moyenne revue à la baisse pour cause d’engagement de l’U.E sur d’autres fronts, notamment la reconstruction de l’Irak et la Palestine. La raison de ce maintien est d’abord politique. Mais rien ne garantit qu’il en sera de même passée la date précitée, où le programme Meda II prendra fin. À partir de janvier 2007, ce seront les progrès enregistrés, ou non, par le Maroc qui jureront pour ou contre lui. C’est le comportement du Maroc qui influencera, dans un sens comme dans l’autre, les décisions à venir. S’inscrivant en partie dans ce cadre, la visite du commissaire chargé de l’élargissement de l’Europe à l’Est, Günter Verheugen, permettra au Maroc de fixer une feuille de route pour mieux encadrer les relations avec l’U.E. Le Maroc la possibilité de définir lui-même la nature et les modalités du statut spécial auquel il fait appel. Mais les résultats doivent suivre.
L’issue à laquelle le projet Meda-Sport avait connu, le choix des sites ayant accusé des retards jugés inadmissibles par la Commission, ce qui s’est traduit par le retrait de la manne qui était alouée à ces projets, devrait rester dans l’esprit de plus d’un.
La guillotine n’était pas loin. Pour éviter qu’un scénario ne se répète, l’U.E compte consacrer 79 millions d’euros pour aider à la réforme de l’administration publique marocaine en 2004. Le but est d’assurer plus d’efficacité à l’administration publique, et ce en accordant notamment un grand intérêt à la formation de ses ressources humaines et en introduisant de nouvelles techniques de gestion à l’instar de celles appliquées dans le secteur privé.

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