Selon la première estimation, dite "rapide", publiée jeudi par l’Office statistique européen Eurostat, la zone euro, qui représente les trois quarts de l’économie de l’UE, a enregistré une croissance de 0,6% au premier trimestre 2006, contre 0,3% au quatrième trimestre 2005. Sur un an, c’est-à-dire par rapport au premier trimestre 2005, la croissance s’élève à 2,0%. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,6% sur le trimestre et de 2,2% sur un an. Cette reprise était attendue au vu des bons chiffres des indicateurs économiques, notamment des enquêtes de confiance des entreprises, depuis le début de l’année. L’Allemagne, principale économie européenne et qui représente à elle seule près de 30% de la zone euro, repart de l’avant avec une croissance de 0,4%. Au dernier trimestre 2005, sa croissance avait été nulle.
Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a jugé la croissance de la zone euro "conforme" à ses attentes, lors d’une conférence jeudi à Linz (Autriche). Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Joaquin Almunia, a estimé pour sa part que les taux d’intérêts restaient "historiquement bas" dans la zone euro, ce qui "encourage l’investissement". Une manière sans doute de prendre acte de la probable hausse des taux et d’indiquer qu’elle ne posait pas problème. Les économistes tablent en majorité sur une hausse de 25 points de base du principal taux directeur de 2,50 à 2,75%. Si "la reprise est confirmée", elle n’est cependant "pas assez forte pour que la BCE augmente de plus de 25 points ses taux en juin", estime ainsi Howard Archer, économiste du cabinet d’analyse Global Insight.
Dirk Schumacher, de Goldman Sachs, juge lui la croissance "décevante" au vu de ce que laissaient espérer les indicateurs très positifs. Il attend néanmoins une "accélération de la croissance au deuxième trimestre". Dans ses prévisions économiques de printemps publiées lundi, la Commission européenne a relevé sa prévision de croissance à 2,1% dans la zone euro et à 2,3% pour l’UE pour l’ensemble de l’année 2006, contre 1,9% et 2,2% précédemment.