Fouad Harraz, directeur général d’Al Akhdar Bank
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]La chance que nous avons eue au Maroc c’est d’avoir démarré avec 8 opérateurs, à savoir cinq banques et trois fenêtres. C’est quelque chose qu’on a jamais vu sur un marché de finance islamique. Ceci crée de facto de la compétition.
[/box]ALM : Vous comptez à votre actif 7 mois d’existence. Comment s’opère le démarrage de la finance participative pour Al Akhdar Bank?
Fouad Harraz : Le fait que la finance participative ait apporté quelque chose à l’économie nationale et a boosté un secteur tel que l’immobilier qui était en berne est un plus pour nous. Le déroulement est satisfaisant.
Certes, nous ne disposons pas de tous les produits qui nous permettent de toucher l’ensemble de la clientèle, mais nous arrivons à servir les particuliers avec deux produits phares qui sont la Mourabaha immobilière et la Mourabaha auto. Par rapport aux prévisions, il faut attendre à la fois la disponibilité de l’ensemble des outils de financement, notamment les comptes d’investissement, un produit qui va faire la différence et assurer plus de liquidité
Qu’est-ce qui a fait que la finance participative connaisse un important essor au Maroc en si peu de temps?
La chance que nous avons eue au Maroc c’est d’avoir démarré avec 8 opérateurs, à savoir cinq banques et trois fenêtres. C’est quelque chose qu’on a jamais vu sur un marché de finance islamique. Ceci crée de facto de la compétition. Un avantage aussi bien pour les acteurs que pour les clients. L’offre de la banque participative est, aujourd’hui, compétitive. N’importe quel client et indépendamment des considérations de convictions ou autres peut s’adresser à toutes les banques de manière générale et trouvera une offre participative compétitive par rapport aux banques conventionnelles.
Vous êtes une filiale de Crédit agricole Maroc qui est une banque à vocation rurale et Agricole. Est ce que cette vocation vous a aidés ?
Le fait qu’on soit adossé à une banque conventionnelle est un réel atout pour démarrer cette aventure. Je pense que l’expertise de nos cadres bancaires est reconnue à l’échelle mondiale.
L’expérience marocaine est une vraie exception dans le sens où il y a une réelle maîtrise de l’activité bancaire. Nous sommes avant tout une banque dotée de toute l’expérience nécessaire.
C’est la conformité qui différencie une banque participative d’une banque conventionnelle. Et la-dessus nous avons suivi les formations qu’il faut. Nous avons eu l’accompagnement de cabinets qui comptent à leurs actifs une longue expertise.
Quelles sont les spécificités de votre banque ?
Al Akhdar s’adresse à toutes les catégories avec un focus sur les agriculteurs ou les investisseurs opérant dans le monde de l’agriculture et de l’agro-industrie.
D’ailleurs nous avons eu beaucoup de demandes de la part des agriculteurs pour les accompagner dans leurs projets de financement. Notre maison mère maîtrise bien ce secteur. Une expertise qui nous permet aujourd’hui de répondre rapidement et d’une manière efficace à la demande de notre clientèle.
Est-ce qu’on peut imaginer des équivalents «participatifs» des financements du Crédit Agricole ?
Oui, il y a le «salam» qui est un produit très connu. Au-delà de ce produit il existe également la Mougharassa dont les contrats ne sont toujours pas finalisés. D’ailleurs nous travaillons dessus pour pouvoir les autoriser. Nous observons également un besoin sur la partie «trade» pour accompagner les entreprises dans leurs opérations à l’international. Là aussi il y a un travail à faire pour la conception de produits qui puissent intéresser ces entreprises.