Economie

Grandes ambitions, petits moyens

Le budget 2003 continue de susciter de multiples réactions chez les analystes économiques. Dans sa dernière livraison, le CMC (Centre marocain de conjoncture) fait le point sur les hypothèses de cadrage de la loi de Finances. Selon le Centre, ces hypothèses se basent sur les perspectives à court-terme de la croissance économique mondiale, l’évolution des cours des matières premières à forte sensibilité sur l’économie nationale, les tendances du commerce mondial et leur impact sur la demande adressée au Maroc, et le comportement des devises clés composant le panier du dirham. La crédibilité du montage des finances publiques dépend en grande partie de la pertinence de ces hypothèses. Les critères liés à l’évolution de l’économie mondiale ne sont pas suffisants. Les postulats relatifs à l’économie nationale sont déterminants dans la configuration finale du budget.
Commençons d’abord par l’environnement international. Selon les prévisions du FMI (Fonds monétaire international), l’économie mondiale devrait réaliser un taux de croissance de 3,7% en 2003 contre 2,8% l’année écoulée. Le CMC souligne que les perspectives de croissance des principaux partenaires économiques du Maroc seraient de 2,3% pour la France et 2,7% pour l’Espagne. Difficile pour le moment de prévoir l’impact d’une telle croissance sur l’économie nationale.
Concernant l’évolution des échanges internationaux et des cours de matières premières, la loi de finances table sur la stabilité du cours moyen du pétrole, soit en moyenne 24,2% dollars contre 24,4% en 2002. Au cas où, une guerre américaine serait menée contre l’Irak, les cours vont flamber. L’argentier du Royaume doit alors revoir ses calculs.
Concernant les cours des céréales, critère déterminant aussi, compte tenu de son impact notamment sur les équilibres extérieurs, ils devraient se situer à hauteur de 139 dollars la tonne (133 en 2002) soit un redressement lié à la résorption des stocks mondiaux, indique le CMC. Là aussi, on n’est pas sûrs que ces cours vont évoluer dans le sens indiqué par le budget 2003.
Quant au commerce mondial, les organismes internationaux prévoient une progression de 8%. Le budget table sur une hausse en volume de la demande adressée au Maroc de 7% pour l’année en cours. On s’attend aussi à une demande plus soutenue de la part des pays de la zone euro.
A la lumière de tous ses éléments, le Centre marocain de conjoncture conclut que l’effet positif de la reprise du commerce mondial serait perceptible sur l’économie nationale. A condition que celle-ci ne soit pas fortement pénalisée par des pertes de compétitivité liées entre autres à l’appréciation du taux de change, précise-t-il. Notons que le budget 2003 retient une hypothèse conventionnelle de change, soit un gel de la parité dirham/dollar à la valeur de septembre 2002 avec un taux de 10,6 DH par dollar américain. Les analystes du CMC supposent que la reprise de l’économie américaine et la volonté de la Banque centrale européenne de réagir à la détérioration de la compétitivité de la zone euro laissent envisager que le gel des changes euro/dollar se maintiendrait difficilement.
Autre conclusion du CMC : le maintien voire l’aggravation de la prime imposée sur le prix du baril de pétrole pourrait compromettre la désinflation attendue et rognerait sur une partie des gains de pouvoir d’achat dont devraient bénéficier les ménages.
Les conjoncturistes du CMC restent toutefois optimistes. Selon eux, les aléas positifs tendent à équilibrer les risques baissiers tels que la flambée des cours du pétrole.
Le poids du contexte international étant passé en revue, revenons maintenant sur les contraintes du budget 2003. Précisons que celui-ci a été élaboré dans la précipitation comme l’a bien reconnu le Premier ministre, Driss Jettou. La loi de Finances vise trois principaux objectifs : création des conditions favorables pour relancer les investissements, lutte contre la pauvreté et amélioration de la gestion publique. Le CMC juge les moyens budgétaires mis en oeuvre pour atteindre ces objectifs, insuffisants voire contraignants.
Son jugement repose sur l’analyse de l’évolution des principales rubriques budgétaires et de l’évaluation de leurs effets. Un seul chiffre à retenir de l’analyse du CMC : tenant compte de la dynamique du comportement des entreprises et des ménages, la consolidation des différents effets attendus de la programmation budgétaire pour l’année en cours se traduit par un effet global sur l’activité de 0,4% seulement du PIB.

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