L’économie de la Grèce s’est contractée de 1,4% au quatrième trimestre 2010, et de 6,6% par rapport aux trois derniers mois de 2009, selon des statistiques officielles publiées, mardi, à Athènes qui montrent un pays emmuré dans une profonde récession, appelée à se poursuivre en 2011. Alors que le reste des pays de l’Union européenne et la zone euro affichent une croissance, certes plutôt molle, la Grèce, elle, continue de plonger sous l’effet notamment d’une importante chute de la consommation, selon un communiqué de l’Autorité statistique grecque (ESA) accompagnant sa première estimation provisoire du PIB. «L’amélioration enregistrée de la balance commerciale au quatrième trimestre a compensé en partie ce résultat négatif», a ajouté l’ESA. Le PIB s’était contracté de 1,3% au troisième trimestre par rapport au 2e trimestre, et de 4,6% sur un an, avait indiqué l’ESA en décembre. Pour la moyenne annuelle de 2010, le gouvernement table sur un recul de 4% de l’économie, tandis que la Banque de Grèce (BDG) prévoit «un peu plus de 4%» de baisse dans son rapport annuel sur l’économie publié mardi. Pour 2011, la récession, entamée en 2009, va se poursuivre pour la troisième année consécutive dans le pays, avec un recul attendu de l’économie grecque de 3%, selon les prévisions officielles de la Banque de Grèce. «L’incertitude et la baisse de la demande ont entraîné une baisse des investissements de plus de 18% en 2010», souligne la BDG. Afin de relancer l’économie, la BDG préconise «l’accélération» des privatisations via «un recensement crédible de l’immobilier de l’Etat». L’annonce vendredi des représentants de l’UE et du FMI, chargés du suivi de l’économie grecque, d’un plan des privatisations d’un montant de 50 milliards d’euros d’ici à 2015, a provoqué un tollé dans le pays et au sein du gouvernement socialiste, qui n’avait jusqu’ici annoncé que des privatisations de 7 milliards d’euros d’ici à 2013. La BDG rappelle que la récession a déjà fait augmenter le taux de chômage, qui s’est élevé à 12,5% en 2010, et prévoit que la hausse «va se poursuivre» en 2011. La BDG prévoit par ailleurs 4,7% d’inflation pour 2010 et 2,2% pour 2011. Mardi, l’Office européen des statistiques Eurostat a indiqué que la croissance dans la zone euro était restée stable à 0,3% au quatrième trimestre, portant le total sur l’année à 1,7%.