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Guichets uniques : La dématérialisation au cœur du débat à Marrakech

Soukaina Zoubir
© D.R

La 5ème édition de la Conférence internationale des guichets uniques, organisée à Marrakech sous l’égide du ministère de l’équipement, du transport et de la logistique et celui chargé du commerce extérieur se poursuit. Des milliers d’entrepreneurs et d’experts nationaux et internationaux se sont réunis mardi dans les salles de conférences, les espaces B2B ou d’exposition pour débattre de la nécessité d’une approche globale, participative et inclusive,  impliquant l’innovation et la technologie pour le bien du développement économique. La dématérialisation était ainsi au cœur de tous les débats, liée à la facilitation du commerce à travers les guichets uniques. Les différents ministres africains et acteurs du secteur public et privé qui ont pris la parole durant les Tech-Talks et les conférences de la deuxième journée de cette manifestation, ont tous émis des opinions qui convergent vers la nécessité de dématérialiser les procédures du commerce extérieur.

Un levier de compétitivité

Nous sommes entrés dans l’ère du numérique, le papier n’est plus indispensable. Il ne correspondra bientôt plus à la forme originale des actes commerciaux, entre autres. La dématérialisation regroupe en fait toute avancée technologique permettant de substituer des documents papiers par des fichiers électroniques. «La dématérialisation permet un traitement plus rapide et économique des documents, elle facilite la gestion des relations avec toutes les parties prenantes : collaborateurs, clients, fournisseurs, banques, administrations fiscales», explique Nadia Laraki, directrice générale de l’Agence nationale des ports (ANP) à ALM. Et de poursuivre: «Grâce à PortNet, nous pouvons dire que la solution de dématérialisation des procédures du commerce extérieur existe au Maroc, on ne peut pas encore parler d’une dématérialisation globale mais nous y allons sûrement. Toutes les procédures portuaires sont déjà dématérialisées, qu’elles soient relatives à l’arrivée du bateau ou aux procédures de douanes. Nous avons dématérialisé le type import depuis déjà une année. Nous allons lancer la dématérialisation de type export pour dématérialiser, bientôt, toute la chaîne du commerce extérieur, en faveur du développement de la compétitivité des entreprises». PortNet, comme tout guichet unique, permet en effet de dématérialiser les procédures et de faciliter le commerce extérieur, permettant un gain de temps et de logistique important aux entreprises. Le ministre de l’équipement, du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, appuie les faits par les chiffres. «Au niveau des ports, le délai de séjour d’un conteneur était autour de treize jours avant le lancement de PortNet, il est aujourd’hui de huit jours et demi et ne dépasse pas cinq jours pour certaines opérations».

En effet, en quelques clics, l’opérateur peut émettre des pièces commerciales et administratives, les valider, en extraire les données qui l’intéressent, en ordonnançant  le paiement à une date fixée et les archiver, grâce à la dématérialisation. Ce processus offre aussi une meilleure sécurité, permise par la qualité de l’information et sa traçabilité. L’expérience du Maroc dans ce domaine a été exposée lors d’un Tech-Talk dont la thématique est «La dématérialisation au service des opérateurs du commerce extérieur», animé par des experts nationaux dont Karim Kortbi, responsable de la veille réglementaire et de la coordination à l’international chez Crédit du Maroc. Dans une déclaration à ALM, M. Kortbi a souligné le rôle de la banque dans le développement du guichet unique, étant un intermédiaire principal auprès de l’ensemble des intervenants, à l’échelle nationale et internationale. «Crédit du Maroc est l’un des premiers partenaires de PortNet. Nous avons entamé la dématérialisation des opérations du commerce extérieur à travers la domiciliation des titres d’importation en amont et en aval  à travers des opérations à l’international. Nous avons aussi dématérialisé les opérations de règlement et nous développons toujours des services, en partenariat avec PortNet, pour faciliter toutes les procédures aux opérateurs et leur permettre de les régler sans se déplacer», ajoute la même source.

Zéro papier, pour une économie verte

La dématérialisation ne permet pas seulement le développement de la compétitivité à travers le gain du temps et la réduction des coûts, elle permet aussi la protection de l’environnement.

Dans une déclaration à ALM, Mohammed Benayad, secrétaire général du ministère chargé du commerce extérieur, explique que la chaîne du commerce extérieur génère un million de titres d’importations, chacun composé de dix pages et multiplié par six. Une énorme masse de papiers qui ne sera pas réutilisée après la dématérialisation des procédures de commerce extérieur évite cette perte de matière et d’énergie. «Le zéro papier, la division des opérations du commerce extérieur par deux et la transparence sont ainsi les objectifs du plan national de simplification de procédures. Notre ambition future à l’horizon 2020 est d’éviter à l’opérateur tous les déplacements, ce qui va réduire les frais de papier, d’encre, de transports mais aussi les pratiques de fraudes et de corruption tout en protégeant l’environnement», ajoute la même source.

Les travaux de la Conférence internationale des guichets uniques se poursuivent ainsi, dans le but d’amener tous les acteurs vers un point de convergence qui permettra de fédérer les efforts et de rassembler l’ensemble des bonnes expériences en matière de dématérialisation des procédures via les guichets uniques, afin d’en faire une, globale et commune, valable pour tous les pays d’Afrique.

DNES à Marrakech Soukaina Zoubir

(Journaliste stagiaire)

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