Economie

Hafez Ghanem: C’est une qualité de croissance plus participative qui importe

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ALM : Quels sont les moyens susceptibles de mettre en œuvre une croissance inclusive au Maroc ?
 

Hafez Ghanem : A mon avis, il existe quatre dimensions pour ce faire. La première consiste au développement et l’accroissement de la classe moyenne marocaine en créant davantage d’opportunités d’emplois. Il s’agit de donner l’occasion à cette classe d’investir elle-même et de créer des PME. La deuxième dimension concerne les jeunes qui se sentent exclus du circuit économique. Ceci commence par l’éducation, d’où l’intérêt de renforcer ce système pour leur donner les capacités d’être plus compétitifs sur le marché du travail qui devient de plus en plus globalisé. Quant au troisième axe, il porte sur la question genre, notamment le travail des femmes.

Dans notre région arabe et pas seulement le Maroc, nous constatons que le taux de participation des femmes au marché du travail est le plus faible au monde. C’est un problème qu’il faut régler pour que les femmes soient inclues dans cette croissance. Le dernier axe concerne le développement régional et rural. Il y a beaucoup de disparités au niveau du revenu entre le monde rural et urbain. Au Maroc par exemple, 40% de la population est rurale et elle dépend directement ou indirectement de l’agriculture. La majeure partie est constituée par des petits producteurs avec qui il faudrait travailler pour réaliser cette croissance inclusive.

Comment rendre ces dimensions concrètes aux yeux du citoyen ?

Si vous comparez la situation du Maroc avec les autres pays voisins au nord ou dans la région arabe, l’économie est en croissance de par un taux tout à fait respectable. Par contre, il n’est pas question d’un point de plus dans ce taux mais d’une qualité de croissance plus participative qui permet une vraie amélioration du niveau de vie de la population.

Quelle comparaison faites-vous de la croissance marocaine et celle de pays voisins, notamment l’Egypte ?   

Dans les trois dernières années, depuis la révolution en Egypte en 2011, la situation économique en Egypte était très instable et le taux de croissance a beaucoup baissé. Ce qui n’est pas le cas pour le Maroc qui n’a pas eu un tel choc. Avant la révolution égyptienne, le taux de croissance était très élevé, soit 5 et 7% par an. Par contre cette croissance n’était pas assez inclusive.     

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