Economie

Hajjaji : « Des cessions hautement capitalistiques »

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ALM : Quel bilan faites-vous de la première tranche de cession des terres de Sodea-Sogeta ?
Ahmed Hajjaji : Le bilan est très positif. Sur les 54.791 hectares proposés pour la location, 44.000 ont trouvé preneur. Et tous les objectifs initialement fixés pour cette opération de location de terres ont été atteints, que ce soit au niveau de la valorisation du patrimoine foncier géré par les deux sociétés (Sodea-Sogeta), la mobilisation de capitaux privés nationaux et étrangers, la contribution à la mise à niveau des principales filières agricoles (agrumes, vigne, olivier…), la création de complexes agro-industriels ainsi que la sauvegarde des emplois existants ou carrément la création de nouveaux postes. Dans ce même sens, les 174 projets retenus engendrent un total de 4.7 milliards de dirhams d’investissement, ce qui est loin d’être négligeable.

Quelles sont les démarches que les candidats retenus doivent accomplir pour entrer en possession de leurs exploitations ?
Le 17 septembre dernier, la commission interministérielle chargée du suivi du dossier a rendu publics les noms des projets choisis. Les candidats retenus doivent accomplir de nombreuses démarches avant de pouvoir bénéficier de leurs terres. La première étape est la constitution d’une entreprise de droit. C’est une condition imposée pour que tout au long de ce processus, l’Etat marocain ait comme interlocuteur des personnes morales et non physiques. Les avantages à en tirer se rapportent à la souplesse pour les investissements ainsi que la garantie de pérennité du projet. Cette première démarche devrait prendre de deux à trois semaines. Ensuite, les candidats doivent s’adresser à leurs banques en vue d’obtenir les cautions nécessaires pour leurs projets, la première est d’investissement alors que la seconde est celle du loyer des terres. Ce n’est que par la suite que la signature officielle des contrats de location et la passation des terres pourront se faire. Mais d’ores et déjà, je pourrais avancer qu’au mercredi 12 octobre 2005, 19 projets ont été finalisés.

Qu’en est-il dans le cas d’un désistement ou incapacité à remplir ces dernières conditions ?
Ce sont des situations qui ont été prévues lors de la mise au point du programme de cession. Si l’un des candidats initialement retenu se désiste ou se trouve incapable de remplir sa part du contrat, les terres en question passeront directement et automatiquement à l’investisseur qui suit sur la liste d’attente établie par la commission interministérielle chargée de l’instruction des dossiers. Et nous nous attendons à ce genre de désistement. Prenez l’exemple de ces investisseurs qui ont postulé pour de nombreuses terres et qui se retrouvent avec des projets acceptés sur les trois ou quatre exploitations objet de la soumission. Et bien, il serait difficile pour eux de se consacrer à la totalité des projets présentés et retenus, notamment faute de moyens financiers. Ils seront ainsi obligés de se retirer d’un ou plusieurs projets les intéressant le moins.

Quelles sont les mesures de contrôle prévues par le cahier de charge de ces cessions ?
Le contrôle de ces cessions est assuré par une commission mixte où siègent des représentants du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes et des experts du ministère des Finances et de la Privatisation. Chaque année, un rapport détaillé sur l’évolution des projets doit lui être soumis. Le cahier de charges prévoit, en outre, au moins une visite par année sur le terrain. Toutes ces mesures de contrôle ont un seul objectif : que le projet aboutisse.

Globalement, selon quelles conditions l’exploitation des terres cédées devrait se faire ?
C’est un contrat de location qui unit l’initiateur du projet à Sodea-Sogeta. Il est donc prévu que chaque investisseur verse un loyer annuel à l’Etat. Pour l’ensemble des 44.000 ha concernés par la première phase de cession, le montant global est de l’ordre de 76 millions de dirhams.
D’un autre côté, il est à signaler que deux types de contrats vont être signés. Le premier est d’une durée de 17 ans alors que le second prévoit une exploitation des terres pendant une durée de 40 ans. Cette durée relativement longue s’explique par les grands investissements qu’exigent la mise en place d’une exploitation agricole moderne. La rentabilité des investisseurs est un grand objectif.

Pour ce qui est justement de cet objectif affiché de dynamisation de l’industrie agroalimentaire. Etes-vous satisfait des résultats des soumissions de cette première tranche ?
Tout à fait. Sur les 174 projets retenus, 80 contiennent une unité agro-industrielle. La plupart concerne des stations de conditionnement d’agrumes, des unités de production de jus, de grandes unités de trituration d’olives ainsi que des unités de traitement de raisins ou encore de fabrication de pâte d’amende. A titre d’exemple, je citerais l’exemple du plus grand projet proposé, totalisant une superficie de 1200 ha. Des terres non encore exploitées qui vont être cédées à la coopérative COPAG et sur lesquelles va être construite une unité de traitement de lait.

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