Economie

Haykel Hajjaji : «La réforme de la justice contribuera à renforcer l’attractivité du Maroc»

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ALM : Quels sont les objectifs de l’Association des juristes d’affaires marocains (AJAM)?
Haykel Hajjaji : L’AJAM a pour buts de promouvoir les liens entre avocats, juristes d’entreprise, enseignants et étudiants marocains évoluant dans le domaine du droit des affaires et de faire connaître cette communauté auprès des principaux acteurs du droit des affaires, tant en France qu’à l’étranger.
L’AJAM entend constituer une interface indispensable entre, d’une part, des investisseurs et institutionnels désireux de recourir aux avocats d’affaires marocains les plus talentueux et d’autre part, des avocats et juristes d’affaires souhaitant mettre à leur service l’expérience et l’expertise dont ils disposent. A cette fin, l’AJAM entreprend depuis sa création des actions concrètes, telles que l’organisation d’évènements destinés à faire rencontrer les acteurs du droit des affaires, la publication annuelle d’un annuaire regroupant les coordonnées des juristes d’affaires marocains et la tenue d’un colloque annuel traitant des aspects juridiques de l’investissement au Maroc.

Comment comptez-vous développer votre réseau?
Créée en juin 2009 par trois jeunes juristes marocains basés à Paris, Amine Bennis (secrétaire général), 27 ans, avocat au barreau de Paris spécialisé en financement de projets (énergie et infrastructures) au sein du cabinet Linklaters LLP, Leila Slassi (trésorière), 25 ans, élève-avocat à l’école de formation du barreau de Paris spécialisée en droit fiscal et moi-même, l’AJAM regroupe des juristes d’affaires marocains installés à Paris mais aussi dans les principales places financières mondiales (New York, Londres, Abou Dhabi) et bien sûr à Casablanca. L’AJAM bénéficie en outre du parrainage de plusieurs cabinets d’avocats internationaux, à savoir Naciri & associés – Gide Loyrette Nouel, Clifford Chance et August & Debouzy et compte parmi ses membres plusieurs personnalités marocaines éminentes dans le domaine du droit des affaires, dont Hicham Naciri, Mustapha Mourahib et Kamal Nasrollah.
L’AJAM entend développer son réseau notamment en organisant régulièrement des évènements, à l’instar du cocktail organisé le 9 décembre à Paris auquel ont participé Jean-René Fourtou, président du Conseil de surveillance de Vivendi, présent au Maroc via sa filiale Maroc Telecom, Redouane Adghoughi, ministre conseiller à l’ambassade du Royaume du Maroc à Paris, Julien Aubert, bras droit du conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino et responsable des financements dans la cellule Union pour la Méditerranée de l’Elysée ou encore François-Aïssa Touazi, ancien conseiller du Quai d’Orsay aujourd’hui chez Axa.

Quel est votre avis sur les mécanismes alternatifs de résolution des litiges tel que l’arbitrage ?
Les mécanismes alternatifs de résolution des litiges présentent des avantages indéniables en matière de résolution des litiges commerciaux. En effet, ces mécanismes permettent tout d’abord de réduire les coûts supportés par les entreprises en cas de contentieux. En outre, les sentences arbitrales sont en principe confidentielles et sont rendues dans des délais en général plus courts que les décisions judiciaires. Ainsi, les mécanismes tel que l’arbitrage répondent de façon adéquate aux préoccupations des investisseurs relatives à l’efficience du processus d’exécution des contrats.
A ce titre, l’on ne peut que se féliciter de l’essor que connaissent ces mécanismes au Maroc. Suite aux discours prononcés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI les 29 janvier 2003 et 20 août 2009, plusieurs étapes fondamentales ont été franchies, telles que: la promulgation le 30 novembre 2007 de la loi n° 08-05 relative à l’arbitrage et la médiation, la signature en 2007 et en 2008 de plusieurs protocoles entre la Société financière internationale (groupe Banque Mondiale), la CGEM, le ministère de la Justice et le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies, visant à promouvoir l’utilisation de mécanismes alternatifs de résolution des litiges, l’entrée en vigueur en janvier 2009 du nouveau règlement de la Cour marocaine d’arbitrage (placée sous l’égide de la Chambre de commerce international) et, plus récemment, le lancement du Centre Euro-méditerranéen de médiation et d’arbitrage en juin 2009 basé à Casablanca qui permettra à la métropole économique d’acquérir le rôle de hub régional en matière d’arbitrage et de médiation.

Que pensez-vous du processus de réforme de la justice au Maroc ?
Le processus de réforme de la justice au Maroc, résultant notamment du discours prononcé par sa Majesté le Roi Mohammed VI le 20 août 2009, contribuera indéniablement à renforcer l’attractivité du Maroc. En effet, la consolidation des garanties de l’indépendance de la justice et la modernisation de son cadre normatif (notamment dans le domaine des affaires et des investissements), associées à une mise à niveau de ses structures et de ses ressources humaines auront pour effet de créer une efficience judiciaire indispensable au développement des investissements au Maroc.  A ce titre, les travaux de la Commission nationale de l’environnement des affaires, qui s’est notamment donné pour objectif la modernisation du droit des affaires, seront d’une importance significative.  L’AJAM entend pour sa part contribuer au processus de réforme de la justice au Maroc en mettant à la disposition des acteurs de cette réforme les compétences humaines et l’expertise juridique de ses membres.

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