Le produit se standardise ici comme ailleurs et une grande majorité des visiteurs réclament «autre chose» désormais qu’une cuisine marocaine qui n’a pas su sortir d’ailleurs des sentiers battus et rebattus (poulet au citron, couscous et autres salades dites fines, voyez cette courte litanie de plats proposés au chaland dans tel ou tel autre restaurant traditionnel, bien souvent pas de carte pour un «menu» unique sois-disant dégustation, passez muscade!) à des tarifs totalement hors sujet.
Autre handicap et de taille dans nos sociétés aseptisées, une cuisine considérée trop riche en calories pour les estomacs européens ou américains ! dans un monde où le ventre plat est considéré comme une loi universelle !
Nous avons par ailleurs un éventail de clientèle qui dirige ses pas dans notre pays pour une certaine qualité de vie, des prix pratiqués plus bas qu’en Europe, une main-d’œuvre globalement moins chère… et surtout le soleil!
Que demande désormais cette clientèle aisée qui n’en est plus à son premier séjour et qui s’installe souvent «à demeure» ?
Bien souvent de retrouver leurs habitudes culinaires cosmopolites, c’est-à-dire une palette de restaurants italiens, français, espagnols… internationaux en un mot ! La gastronomie marocaine conservant une place de choix évidemment, on ne va pas scier la branche sur laquelle en est assise, mais les habitudes culinaires évoluent et les priorités aussi…
Il va bien falloir faire avec… Certains vous diront qu’ils ont pris le virage depuis longtemps… et qu’ils ont anticipés les modes? Quelques tables marocaines sur Paris ont su alléger les compositions de leurs tajines et autres pastillas -le Mansouria- fait école qui plus est tenu de main de fer par une femme… des amis me parlent dernièrement du Bagdad Café qui a su dépoussiérer les grands classiques sis à… Deauville !
Affaire à suivre donc, il est à craindre certains réveils douloureux… les modes culinaires tout comme la «mode» tout court procèdent d’une perpétuelle remise en cause…
• Pandore