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Il est marqué par l’interopérabilité : Le système de paiement mobile est désormais uniformisé

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Le client renseigne le numéro de téléphone du commerçant, le montant de la transaction et le code de celle-ci pour recevoir une confirmation de l’accomplissement de l’opération. L’identifiant téléphonique est la base de la transaction.

«Le paiement mobile est maintenant uniformisé». Telle est la nouveauté précisée, mardi à Rabat, par Abderrahim Bouazza, directeur général de Bank Al-Maghrib, à propos de ce mode de transaction appelé «m-wallet» lors d’une conférence de presse organisée à cet effet. Comme il le détaille, cette uniformisation jalonnée d’interopérabilité intervient après déploiement de ce système dans les établissements bancaires. Pour le lancement effectif du paiement mobile, une stratégie de communication sera, selon ses dires, initiée en début 2019. Outre cette uniformisation, ce mode de règlement est marqué par une autre nouveauté.

Instantanéité de la transaction

Selon Samira Khamilichi, présidente de l’Association professionnelle des établissements de paiement, le paiement mobile, qui consiste à inciter également les commerçants à y recourir moyennant un identifiant téléphonique avec une protection des données personnelles, est «instantané». En d’autres termes, le compte du commerçant qui a accepté le paiement est, comme elle l’explique, crédité dans l’immédiat. Aussi, cette démarche permet de faire le suivi de son propre commerce. Au-delà de ces commerçants, ceux qui versent des pensions peuvent, selon Azelarab Hassibi, DG de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), «contribuer à ce système».

Le rural dans le viseur

De plus, ce paiement mobile n’est pas l’apanage de la population urbaine et périurbaine. «Nous sommes allés voir le rural. Les clients sont intéressés. Beaucoup d’inclusion financière est à faire», enchaîne Mme Khamlichi. Et ce n’est pas tout ! Un autre groupe devrait être intéressé par ce mode de règlement. Il s’agit, selon Mohamed Horani, PDG de la multinationale HPS Switch (Hightech payment systems), des auto-entrepreneurs à l’instar des plombiers entre autres.

«Le microcrédit est aussi une niche puisque la plupart dans ce secteur traitent en cash», détaille M. Horani. Le président-directeur général précise également que ce système entrera en vigueur graduellement avec une réflexion à d’autres services. Déjà, la plate-forme dédiée au paiement mobile est, selon ses dires, sécurisée tout en étant dotée d’un système de relais. A propos de ce mode, il indique que «c’est un nouveau business pour la population de commerçants. Il coûte zéro dirham au payeur. Aussi, l’identification par numéro de téléphone est une première». Avant de mettre en œuvre ce mode de paiement, une phase préparatoire a été précédemment lancée depuis le mois de juillet comme le rappelle M. Horani. Il était question d’ouvrir les établissements prêts à faire le test d’interopérabilité.

8 établissements homologués

Ce sont, selon Asmae Bennani, responsable du département de surveillance des systèmes et moyens de paiement et de l’inclusion financière à Bank Al-Maghrib, 8 établissements qui ont été, pour l’heure, homologués. Déjà, 11 établissements sont agréés pour exploiter le système. Il s’agit, entre autres, de Maroc Telecom Cash et Barid Cash. «A son tour, le CMI est agréé pour faire de la tenue de compte de paiement», poursuit-elle. A propos du paiement mobile et sa raison d’être, elle précise que la majorité des transactions se concentre entre particuliers et commerçants. «Le mieux serait de les adresser à travers des solutions mobile éprouvées», enchaîne-t-elle. D’où l’intérêt de ce m-wallet. «C’est une solution nationale de paiement», qualifie la responsable qui indique que cette démarche est entreprise en soutien à la stratégie d’inclusion financière en cours. Elle  ne manque pas de rappeler, par l’occasion, que le paiement mobile fait une pénétration de 130% au Maroc.

Des flux adressables de 400 millions DH

Pour l’heure, six flux ont été identifiés. Le plus important étant, selon les dires de Mme Bennani, celui relatif aux achats. Ces flux qui sont «adressables», comme elle les qualifie, s’estiment à 400 millions DH. C’est pourquoi le paiement mobile a 3 cibles. La 1ère est complètement «cashless» (sans cash) qui génère un flux de 20 milliards DH. «10% peut être adressé», précise-t-elle à propos de cette catégorie. La 2ème cible étant la population urbaine et périurbaine qui utilise du cash à 100%, soit un flux de 290 milliards DH. «La 3ème cible sera incluse financièrement.

Pourtant, elle n’est pas desservie par le secteur financier. Elle génère un flux de 110 milliards DH», enchaîne-t-elle en allusion à la population rurale. Quant aux démarches relatives aux transactions mobiles, elle précise que le client renseigne le numéro de téléphone du commerçant, le montant de la transaction et le code de celle-ci pour recevoir une confirmation de l’accomplissement de l’opération. L’identifiant téléphonique est la base de la transaction.

Le tout étant censé être adossé à un compte bancaire ou un établissement de paiement. «Dans 5 ans (2019-2024), le paiement mobile sera à 6 millions d’utilisateurs. 51.000 agents commerciaux accepteraient le paiement mobile. Aussi, 1,3 milliard de transactions seront faites», conclut-elle.

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