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Cadrage : Qui fait quoi ?

© D.R

On exploite anarchiquement les richesses naturelles du Maroc. Il s’agit l’un d’un constat que personne ne peut contester. Sable, forêts, richesses halieutiques…sont exploitées d’une manière excessive qui met en péril l’équilibre naturel dans certaines régions du Royaume.
Cette situation commence certes à devenir une source de préoccupation pour le département chargé de l’Environnement. Elle fait aussi partie des sujets auxquels s’intéresse de près la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement présidée par SAR la princesse Lalla Hasna. Et entre les deux, bien des efforts ont été entrepris pour lutter contre tout ce qui est de nature à porter préjudice à l’équilibre environnemental du pays. Mais, au-delà de cet aspect purement écologique, le problème prend des dimensions politiques et parfois même criminelles. Il faut dire aussi qu’il existe des cas où le politique se mêle au délictuel pour donner naissance à des situations très graves.
C’est le cas, notamment, des carrières d’exploitation de sable maritime dont certains bénéficiaires opèrent en toute impunité n’hésitant pas à vider des plages entières.
Cette surexploitation anarchique et irrationnelle a lieu dans plusieurs dizaines de plages marocaines où, chaque jour qui passe, des milliers de m3 de sable sont extraits sans se soucier des conséquences catastrophiques d’un tel comportement.
Ainsi, malgré les sonnettes d’alarme tirées par tous les défenseurs de la nature, rien ne semble pouvoir arrêter ce massacre. Ce blocage est en fait dû à deux raisons principales. D’abord, les ramifications existant entre les exploiteurs de carrières et les milieux de la politique locale sont le dénominateur commun de tous les chantiers d’exploitation partout dans le Maroc. En effet, chaque bénéficiaire d’une autorisation d’exploitation d’une carrière de sable est soit un élu soit quelqu’un de proche à un élu. Ainsi, on en trouve des députés, des présidents de communes et élus des Chambres professionnelles, ou tout simplement des membres de leurs familles. D’ailleurs, l’enquête publiée ci-contre présente un cas qui illustre parfaitement cette situation.
Ensuite, il existe un grand problème de désorganisation administrative en la matière. La multiplicité des intervenants administratifs dans ce domaine crée une sorte de désordre qui ne bénéficie, en fin de compte, qu’aux exploiteurs des carrières. Au lieu d’être une sorte de rempart visant à éviter des abus, l’existence de plusieurs intervenants est devenue une source d’affaiblissement de tout le système de contrôle.
Les interférences qui existent entre les prérogatives des différents départements concernés profitent à certains réseaux politico-mafieux locaux. Il est ainsi temps de préciser exactement qui fait quoi dans ce domaine.
Il faut donc réfléchir à la création d’un seul département chargé à la fois d’accorder les autorisations en la matière et d’en contrôler l’exploitation. Car, au moment de sanctionner, il existe toujours une difficulté à déterminer avec précision les responsabilités administratives qui se dispersent entre plusieurs intervenants.

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