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Danger ou opportunité ?

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La libéralisation en vue de la profession d’architecte est loin de susciter l’unanimité au sein des professionnels du secteur. C’est, grosso modo, ce qui ressort de la Journée nationale de l’architecte, célébrée vendredi dernier à Tanger et qui avait curieusement pour thème « L’architecture face aux défis de la libéralisation ». Initiée par l’Ordre des architectes, cette manifestation a réuni les professionnels du secteur autour d’un thème qui les interpelle vivement, puisque l’échéance 2010, date butoir de ladite libéralisation, approche à grands pas.
Pour Omar Farkhani, président du conseil national de l’Ordre des architectes, la profession est convaincue de la nécessité « d’intégrer l’incontournable dynamique mondiale de la libéralisation », estimant que l’échéance 2010 constitue «une énorme opportunité pour le développement de la profession ». Un avis loin d’être partagé par l’ensemble de la profession. «Ce que la présidence de l’Ordre appelle opportunité est en réalité un danger qu’il faudrait éviter. L’échéance 2010 impose à la profession un certain nombre de défis que, valeur aujourd’hui, elle n’est pas prête à relever », estime Azzelarab Benjelloun, ancien président de l’ordre régional de Casablanca. Et d’ajouter : «Ce qui est encore plus grave, c’est que la profession ne fait absolument rien pour se préparer à faire face aux contraintes de la libéralisation.
Quand on parle de libéralisation, il faudrait se mettre dans la tête qu’en 2010, des bureaux d’architecture étrangers, espagnols, français ou italiens, pour ne citer que ceux-ci, peuvent s’installer au Maroc. C’est déjà chose faite dans plusieurs villes, notamment Marrakech où la maîtrise d’oeuvre internationale est déjà installée ». Omar Farkhani assure pour sa part qu’il serait erroné d’appréhender la globalisation comme source de risques uniquement en raison de la libéralisation et la déréglementation qui s’imposeront à la profession.
L’argument qu’il défend à ce sujet demeure les faibles coûts des cabinets d’architecture nationaux. «Si les cabinets européens disposent de l’avantage de la logistique et des moyens techniques, la profession au Maroc est dotée d’un redoutable atout qui n’est autre que les coûts des prestations», explique-t-il. Pour amorcer cette ouverture, le président du Conseil national de l’ordre des architectes préconise l’intégration de l’architecte marocain dans une globalisation qui «prend en compte nos spécificités culturelles et professionnelles ». Pour mieux préparer la profession aux échéances 2010, le Conseil national de l’ordre des architectes a opté pour une forte implication au sein des organisations internationales, telles l’Union internationale des architectes (UIA) et l’Union méditerranéenne des architectes (UMAR).
Dans ce cadre, une collaboration étroite a été menée avec les instances ordinales espagnoles. Elle s’est soldée par la signature d’une convention-cadre devant servir de base à une étroite coopération professionnelle, explique le président de l’Ordre national des architectes. Une action qui, en elle-même, a valu moult critiques aux instances ordinales de la part des professionnels qui estiment qu’un grand retard a été pris en la matière. Si la tenue de cette réunion a été perçue par l’ensemble de la profession comme étant un pas vers la sensibilisation de tous les architectes quant à l’échéance 2010, l’absence des officiels, représentants gouvernementaux, s’est fait lourdement ressentie. En effet, la présence de pas moins de quatre ministres avait été annoncée par les organisateurs.
Il s’agit d’Ahmed Taoufik Hjira, ministre délégué chargé de l’Habitat et de l’urbanisme, Salah Eddine Mezouar, ministre de l’Industrie du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie, Rachid Talbi El Alami ministre délégué chargé des Affaires générales et de l’Economie et président de la commune urbaine de Tétouan ainsi que Sâad El Alami, ministre chargé des Relations avec le Parlement. Mais il n’en a rien été. « Ceci pose le problème de crédibilité pour l’Ordre qui doit en tirer les leçons qui s’imposent », estime pour sa part Fouad Akalay, architecte à Casablanca pour qui la Journée nationale de l’architecte traduit un malaise que vit actuellement la profession. Une profession loin d’être prête à relever un quelconque défi d’avenir. Cherchez la faille.

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