Immobilier

El Krimi : « je ne me laisserai pas faire »

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ALM : En votre qualité d’investisseur dans les carrières d’agrégats pour les BTP, comment vivez-vous la situation de blocage actuelle des sites d’exploitation?
Mohammed El Krimi : C’est une injustice pour l’ensemble des exploitants de la région en général, nos associés de Sograr en particulier. Nous subissons un préjudice moral et financier lourd de conséquences. Le manque de matériaux commence aussi à se faire sentir dans toute la région.
La convoitise de personnes bien connues, dont des parlementaires notamment, finira par avoir des répercussions sur l’élan de relance que connaît la région du Nord. Elles se considèrent au dessus de la loi. Nous avons mis en demeure la province ainsi que la Direction des Affaires rurales, pour ne pas empiéter sur notre carrière. Nous faisons confiance dans la justice pour nous rétablir dans nos droits.

Vos détracteurs vous accusent de « falsification » de documents pour faire passer votre carrière de 9 à 28 hectares. Qu’en pensez-vous ?
C’est à la justice de se prononcer. J’ai des éléments en ma possession, notamment le plan 2002, le procès-verbal du 23 décembre 2003 faisant l’objet d’une constation des bornes sur le terrain en conformité avec le plan 2002 par les membres de la commission provinciale dont le caïd et le super caïd qui ont la qualité d’officier judiciaire, celui du 11 mars 2004 qui confirme ces données. Sograr est locataire du terrain aux termes du contrat de location du 27 décembre 2002 et l’avenant au contrat du 3 février 2004. Je vous invite à vous rendre sur place pour être sûrs de nos preuves.
Les gens de la région nous connaissent bien. Les enjeux sont tellement importants que nous avons fait l’objet de menaces indirectes. Je confirme que je suis légaliste. En ma qualité d’expert-comptable et expert judiciaire, je m’en réfère à la loi. Notre dossier, depuis 1998, est bien ficelé.
La société Sograr, sur la base d’un plan de septembre 2002, a des droits à faire valoir.

Justement, la DAR vous a intenté un procès sur la base de votre activité d’expert-comptable, qui, selon la loi du 8 janvier 1993, vous interdit d’avoir une activité commerciale…
Vous savez, le dossier est devant la justice. Je m’interdis tout commentaire dans ce sens. Par contre, ma position consiste à dire : être en situation d’incompatibilité ne s’implique pas dans mon cas. Supposant même que cela soit le cas, la compétence revient à l’ordre. En plus, concernant les actes commerciaux accomplis par le membre de l’ordre professionnel, ils demeurent valables. La jurisprudence internationale dans ce sens est abondante. Par contre, c’est à l’Ordre des experts-comptables, conformément aux mesures disciplinaires en vigueur, de juger cette situation. Je fais confiance à la justice de mon pays. Je reste convaincu de mes droits. En fait, cette parade est le moyen trouvé pour empêcher la carrière de fonctionner. J’ai investi toute mon épargne dans ce projet. Je ne compte pas me laisser spolier de cette manière. En plus, faire l’objet d’une telle injustice si flagrante me pousse à en faire une affaire d’honneur pour moi. C’est comme si vous êtes locataire d’une maison et un autre vient vous dire qu’il est désormais le locataire. Quelle serait votre réaction ? Si mes pertes sont inhérentes à l’exercice normal de l’exploitation de la carrière, je les supporterais sans problèmes, mais de cette manière, pas question.  

Quelle est la suite donnée par la justice à ce dossier ?
La DAR a porté plainte devant un tribunal commercial alors que l’affaire est dans le fond plutôt administrative. La Cour d’appel de Fès et les tribunaux de commerce se sont déclarés incompétents. L’acte est administratif. Autre aspect, les services de la province n’ont pas voulu nous autoriser à utiliser les explosifs. Nous avons élevé une action en annulation de cette décision devant le tribunal administratif qui a déclaré nulle et non avenue cette décision administrative. Nous sommes désormais autorisés à utiliser les explosifs car le jugement en notre possession est définitif.

Selon vous, pourquoi tant de convoitises pour le domaine des carrières ?
Personnellement, je me suis intéressé à la région et au domaine en 1998 bien avant cette effervescence actuelle. Je m’étais associé à de braves gens. Un moment, ils voulaient se retirer. J’ai repris leurs parts. Depuis, toute mon épargne et mon temps ont été consacrés à ce chantier. Les différents projets lancés dans la région du Nord ont assurément aiguisé les appétits. Pour ma part, je reste déterminé à ne pas me laisser faire.

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