Immobilier

Fès : un habitat menaçant

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ALM : Quel bilan faites-vous de l’action de l’Agence urbaine de Fès durant l’exercice 2004?
Mohamed Najib Halimi :
L’Agence urbaine et de sauvegarde de Fès a eu à instruire plus de 2.800 projets durant l’année 2004. 675 d’entre eux relèvent de la catégorie des grands projets. La plupart se concentrent dans la préfecture de Fès, avec 327 projets qui ont reçu l’avis conforme. Viennent par la suite les provinces de Moulay Yacoub et de Sefrou. Quelque 598 infractions ont en outre été constatées par les brigades mixtes de contrôle des chantiers ouverts à l’urbanisation. En 2003 par exemple, 2.579 projets, toutes catégories confondues, ont été déposés auprès de l’AUSF dont 2.100 ont reçu l’avis favorable.

Quelles sont les spécificités de l’urbanisation de la ville de Fès ?
Vu le caractère historique de la ville de Fès, deux sortes de grands problèmes se posent quant à son urbanisation. Le premier se rapporte à l’habitat menaçant ruine, très fréquent dans la capitale spirituelle. En 2004 par exemple, deux cas d’effondrement ont été enregistrés, l’un en pleine médina et le second en périphérie de la ville. C’est un problème qui fait bien évidemment partie des spécificités urbanistiques de Fès, mais qui contribue grandement dans la dégradation de l’habitat dans cette ville. La seconde spécificité a trait au tissu d’habitat périphérique qui s’est installé dans les années 70. La qualité du bâti dans cette zone est très préoccupante puisqu’il s’agit d’un parc vieillissant.

Quelles solutions préconisez-vous à ces deux problèmes majeurs ?
Au sein de l’agence, nous sommes particulièrement préoccupés par ces deux problèmes. Notre action se situe essentiellement au niveau du diagnostic des problèmes et de l’évaluation des besoins. Vous savez, la ville de Fès connaît une grande offre d’habitat. Malheureusement, elle ne correspond pas aux besoins de la population, surtout celle au très faible VIT dont la capacité de financement est loin d’être grande. Des logements à moins de 100.000 dirhams ne sont pas monnaie courante à Fès. L’Agence urbaine et de sauvegarde de Fès agit donc au sein de nombreuses commissions locales, en compagnie de l’ADER-Fès et du holding Al Omrane, pour mettre en place une stratégie globale à même de venir à bout de ces deux problèmes. Il nous revient par exemple de situer les zones à risque et de les évaluer et de les classer en fonction du degré de danger.

Qu’en est-il de la lutte contre les bidonvilles ?
Deux grands foyers de bidonvilles existent à Fès, Aïn Smen et Douar Laskar, qui, tous deux, abritent quelque 5000 ménages. 1800 autres ménages bidonvillois vivent également éparpillés dans toute la ville.
Dans le cadre du contrat de la ville, comptant pour le programme « Villes sans bidonvilles », les différents acteurs concernés œuvrent pour l’éradication de ces foyers à l’horizon 2007.

Quels sont les grands chantiers urbanistiques sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Partant d’un taux de croissance de la population de 2,1 et d’un taux de croissance des ménages de 3,1, il est clair que les chantiers qui nous attendent sont énormes en raison de la forte demande en logement. Nos plans d’aménagement doivent donc prendre compte de ces données. Et nous travaillons actuellement à leur actualisation. Des documents urbanistiques où la priorité doit être accordée à l’habitat social (entre 20% à 25 %). L’agence prend également en compte les terrains à statut particuliers, sur lesquels se prolifère l’habitat insalubre, ainsi que les terrains ouverts à l’urbanisation, où les risque d’amoncellement sont grands. Nous essayons de mobiliser ces terrains de manière très rationnelle.

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