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Logement : Comment le Maroc a réduit le déficit

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Il est passé de 1,2 million d’unités en 2002 pour atteindre près de 400.000 en 2017

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Des ajustements sont nécessaires afin de permettre la dynamisation et la pérennité des programmes des logements sociaux en s’inscrivant dans une approche de développement durable tout en procédant à une révision du mécanisme de suivi et de réalisation des logements sociaux.

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Durant les 15 dernières années, de gros efforts ont été fournis pour permettre à un plus grand nombre de Marocains d’accéder à la propriété. Pour ce faire, les autorités devraient agir sur le déficit en logement. Dans ce sens, l’un des piliers de la stratégie nationale dans ce domaine fut le logement social. Si les projets lancés depuis ont permis d’atteindre une bonne partie des objectifs, l’heure est aujourd’hui au bilan au sein de la tutelle, en l’occurrence le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville.

Le ministère vient en effet de dévoiler les principaux résultats de l’étude relative à l’évaluation du programme des programmes de logements sociaux à 250.000 DH et du programme de logements à faible valeur immobilière à 140.000 DH. La rencontre de la présentation a été présidée par Abdelahad Fassi Fehri, ministre de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, et Fatna El-K’hiel, secrétaire d’Etat chargée de l’habitat. S’exprimant à cette occasion, le ministre a souligné que le Maroc a acquis depuis plusieurs années une expérience importante en matière de production de logements sociaux et de lutte contre l’habitat insalubre sous toutes ses formes. En effet, les différentes opérations ont touché tout le territoire national et ont permis d’améliorer de façon tangible les conditions d’habiter des différentes couches sociales, particulièrement les ménages à revenu limité ou modeste. Il a tenu à rappeler l’impact social et économique du secteur du BTP sur l’économie nationale (6,3% du PIB) et ce, grâce au volume des investissements réalisés et aux efforts fournis par l’Etat et par le secteur privé, pour la diversification et l’intensification de l’offre en logements, ce qui a permis de répondre à la diversité de la demande en logements. En effet, les politiques successives mises en place, en matière d’habitat, ont contribué à réduire significativement le déficit en logements estimé en 2002 à 1,2 million d’unités pour atteindre près de 400.000 unités en 2017. Il faut dire que la présentation des résultats des programmes précités s’inscrit dans le cadre d’une volonté de partage et d’échange d’informations qui représente une opportunité pour les partenaires et intervenants dans le secteur, en vue de bâtir les jalons d’une nouvelle vision plus adaptée aux problématiques urbaines et sociales actuelles. La tutelle a mis donc en place une politique d’évaluation de l’impact des programmes engagés par l’Etat sur les populations cibles, et ce après une mise à l’épreuve des deux programmes sociaux sur le marché, dans l’objectif d’améliorer et d’orienter la politique publique en matière de production de logements et de réponse à une demande diversifiée. Fassi Fehri précise que les principaux objectifs de cette étude qui englobe l’évaluation de l’impact des programmes des logements sociaux sur l’économie nationale, sur l’aspect professionnel du secteur et sur la demande en logements, la qualification des avantages financiers et fiscaux accordés par l’Etat dans le cadre des projets desdits programmes, l’identification des dysfonctionnements auxquels sont confrontés certains projets au cours de leur réalisation et la proposition des mesures de correction pour un meilleur recadrage desdits programmes pour mieux répondre à la dynamique des besoins. De son côté, la secrétaire d’Etat a souligné que l’évaluation de ce programme permettra aux décideurs et aux intervenants de s’appuyer sur les acquis et d’orienter leur vision dans le but de promouvoir et de renforcer ces acquis du secteur.

Des ajustements sont nécessaires afin de permettre la dynamisation et la pérennité des programmes des logements sociaux en s’inscrivant dans une approche de développement durable tout en procédant à une révision du mécanisme de suivi et de réalisation des logements sociaux. En attendant, les chiffres sur les performances du secteur sont significatifs. Les principaux résultats issus de l’étude relative à l’évaluation du programme de logements sociaux à 250.000 DH à fin 2017 montrent que 579.122 unités de logements ont été mises en chantier, depuis 2010, dont 366.462 déjà achevées et 212.660 en cours de réalisation. De même, l’offre annuelle moyenne en LS (logement social) est de l’ordre de 46.000 sachant que 92% des programmes sont réalisés par des promoteurs privés. L’étude montre en outre que 70% des logements achevés sont concentrés dans trois régions, à savoir, Casablanca, Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kenitra sans oublier la création d’emploi avec 27.700 postes créés par an entre 2010-2017. Le lancement des programmes LS a eu pour effet d’entraîner une demande additionnelle en matière de matériaux de construction. Ainsi, le ciment a augmenté de 6,7 M de tonnes alors que le sable et le tout-venant ont augmenté de plus de 7,6 M de tonnes. La gravette, la faïence et le bois ont augmenté respectivement de 1,5 M de tonnes, 5 M m² et 521.086 m3. S’agissant du programme de logements à faible valeur immobilière à 140.000 DH, l’étude du ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville parle de 38.387 unités de logements mises en chantier, depuis 2008, dont 28.549 unités achevées et 9.838 unités en cours de réalisation.

L’offre annuelle moyenne est, quant à elle, de 2.860 logements. Les responsables précisent également que 72% des logements achevés sont construits par les promoteurs publics et que 91% des logements achevés se situent dans cinq régions (Fès-Meknès, Souss-Massa, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Oriental). La demande additionnelle en matière de matériaux de construction, depuis le lancement des programmes, est de 652.600 tonnes pour le ciment, 760.700 tonnes pour le sable et le tout-venant, 140.000 de tonnes pour la gravette, 490.000 m² pour le faïence et 50.300 m3 pour le bois.

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Bien-être des acquéreurs

L’attention particulière accordée par l’Etat à l’habitat social s’est traduite, au fil des années, par la mise en œuvre de programmes spécifiques de production de logements à prix modéré. Le programme de logements sociaux de 250.000 DH s’inscrit dans le cadre de cette politique volontariste de l’Etat. L’impact social des réalisations enregistrées dans le cadre de ce programme témoigne de la pertinence de sa mise en oeuvre. Globalement, près des ¾ des acquéreurs apprécient l’apport du programme de logements sociaux à 250.000 DH.

En effet, 74% des acquéreurs déclarent être moyennement satisfaits (63%) ou même très satisfaits (11%). D’une manière générale, les principaux motifs de satisfaction des acquéreurs du logement social résident, en premier lieu, dans le changement de cadre de vie (amélioration des taux d’équipements, de confort et d’environnement du logement) et, en second lieu, dans l’acquisition d’un logement décent. Pour le premier motif, les acquéreurs de logements à 250.000 DH affichent un taux élevé (57%) contre seulement 17% pour le second motif de satisfaction. En conclusion et tenant compte du fait que le taux de satisfaction des acquéreurs des logements actuels et de leur environnement, a globalement enregistré une hausse sensible par rapport aux logements précédents, on peut dire que les acquéreurs sont plus, en exigence, par rapport à l’abri logement, en termes de surfaces et de matériaux, que par rapport à la desserte en équipements publics de proximité.

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