Le séisme d’El Hoceïma a mis à nu une réalité. Les constructions marocaines sont plus que fragiles, essentiellement dans des zones menacées par une forte activité sismique. Mais dans notre pays, une législation imposant une mode de construction parasismique n’a été élaborée que vers la fin du 20ème siècle. Ainsi, le Code marocain de construction parasismique, du nom «RPS 2000», a été publié au bulletin officiel le 21 février 2000 et entré en application depuis le 22 septembre de la même année. Un règlement qui «a pour objectif de limiter les dommages en vies humaines et en matériel susceptibles de survenir suite à des tremblements de terre. Il définit ainsi la méthode de l’évaluation de l’action sismique sur les bâtiments à prendre en compte dans le calcul des structures et décrie les critères de conception et les dispositions techniques à adopter pour permettre à ces bâtiments de résister aux secousses sismiques». Ce règlement est complémentaire aux règlements en vigueur utilisés dans la construction. Il est par ailleurs appelé à être révisé périodiquement pour tenir compte des progrès scientifiques dans le domaine du génie parasismique.
Il a également comme objectif de présenter un recueil d’exigences minimales de conception et de calcul ainsi que des dispositions constructives à adopter pour permettre aux bâtiments ordinaires de résister convenablement aux secousses sismiques. C’est une loi qui s’applique aux constructions nouvelles et aux bâtiments existants subissant des modifications importantes tels que changement d’usage, transformation pour des raisons de sécurité publique ou construction d’un ajout. Sont exclus de ce domaine, les structures inhabituelles et les ouvrages tels que les ponts et les barrages, les bâtiments industriels à destination particulière tels que les centrales nucléaires, les grandes centrales électriques et les usines chimiques ainsi que les ouvrages réalisés par des matériaux ou des systèmes non couverts par les normes en vigueur.
Le champ d’application de ce code de construction parasismique couvre les structures, en béton armé et en acier dont le contreventement est assuré par trois systèmes structuraux suivants : système des portiques, le système de refends et le système mixte. Le premier système se base sur une ossature composée de poteaux et poutres à nœuds rigides ou d’une charpente contreventée, capable de résister aussi bien aux charges verticales qu’aux charges horizontales. Le second système est constitué de plusieurs murs isolés ou couplés, destinés à résister aux forces verticales et horizontales. Les murs couplés sont reliés entre eux par des linteaux régulièrement espacés et adéquatement renforcés. Le troisième système, dit mixte, est pour sa part composé de portiques et de voiles où les charges verticales sont, à 80% et plus, prises par les portiques. La résistance aux efforts latéraux est assurée par les refends et les portiques proportionnellement à leurs rigidités respectives.