ALM : Pourquoi l’élaboration d’un Code de l’urbanisme ?
Taoufiq Hejira : SM le Roi Mohammed VI, lors de son dernier discours du Trône nous a interpellés sur la question de l’organisation de l’espace dans notre pays. Face à l’urgence de la situation, il est plus qu’indispensable de rassembler toutes les lois dans un seul code homogène qui sera le résultat d’une synergie avec la vision de SM le Roi pour l’avenir du Maroc.
En quoi consistera ce Code ?
Il ne faut pas faire l’amalgame entre le Code de l’urbanisme et la loi 04/04 actuellement en discussion au Parlement et dont l’objectif est de rectifier plusieurs défaillances. Le code sera ainsi une refonte globale de toutes les lois et tous les textes juridiques existants. Pour son élaboration, nous allons rassembler tous les acteurs pour inventorier les grandes orientations de ce projet. Il s’agit de poser les questions suivantes : Quel urbanisme voulons-nous pour le Maroc de demain ? Comment pourrons-nous remédier à la stérilité du système actuel qui a produit un espace urbanistique laid et ne correspondant pas au Maroc du 21ème siècle. Je donne pour exemple l’épineux problème de l’habitat insalubre ainsi que le développement de petits centres ruraux. C’est pour parer à ces dysfonctionnements que le gouvernement a lancé ce nouveau chantier qu’est le code de l’urbanisme. Il s’agit d’élaborer une nouvelle vision en termes d’aménagement de territoire. Dans le jargon professionnel, on dit que l’aménagement produit l’urbanisme qui, à son tour, produit l’habitat et l’activité économique. Aujourd’hui, les grands projets sont lancés d’où la nécessité de la mise en place d’un cadre légal qui mettrait le pays au diapason de ce que veut notre Roi pour les cinquante prochaines années.
Quand est-ce qu’on pourra compter sur la promulgation de ce texte ?
C’est un code qui, obligatoirement, prendra beaucoup de temps pour voir le jour. Son élaboration ira peut-être au-delà du mandat de l’actuel gouvernement. Mais, quand il s’agit de doter le Maroc d’un instrument de planification à même de déboucher sur cette mise à niveau exigée par la mondialisation, ni le temps, ni l’effort ne comptent.