Le 28 juin 2004, le contrat-programme des BTP a été signé entre la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) et le gouvernement marocain. Une année après, les professionnels ne cachent pas leur satisfaction quant aux retombées de cette signature. «La conclusion de ce contrat-programme a considérablement boosté le secteur. Pratiquement tous les axes du document que nous avons signé avec le gouvernement ont été activés », estime Bouchaïb Benhamida, président de la FNBTP. Rappelons que ce contrat-programme, qui couvre la période 2004-2007, comportait une stratégie de développement des entreprises marocaines du BTP.
Une stratégie qui se développe sur cinq axes. Il s’agit d’améliorer la structure de l’entreprise du BTP, de garantir sa pérennité, de développer sa performance, de renforcer le partenariat administration-entreprises et, enfin, garantir une visibilité pour le marché BTP. C’est essentiellement le troisième axe qui concerne une présence de plus en plus active des entreprises marocaines dans les grands chantiers du Royaume.
A ce sujet, les professionnels ne cachent pas leur satifécit face au nombre de plus en plus élevé des chantiers, que ce soit en bâtiment ou en travaux publics, dans lesquels leurs entreprises sont impliquées. La procédure de morcellement des marchés publics en plusieurs lots séparés, pour qu’ils soient adaptés aux capacités réelles des entreprises marocaines, a ainsi porté ses fruits. «Parmi les grands chantiers de travaux publics lancés actuellement au Maroc, citons l’exemple des grands stades de Marrakech, Tanger et Agadir, qui seront essentiellement édifiés par des entreprises nationales. A citer également l’exemple de l’autoroute Settat-Marrakech où la contribution des entreprises nationales est également importante», explique le président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics. Cette première année d’application du contrat-programme s’est reflétée d’une manière positive sur le nombre d’investissements engagés par les entreprises du BTP qui drainent une part significative des investissements à l’échelle de l’économie nationale, avec 41,8 milliards de dirhams en 2003. La part de ce secteur dans la formation brute du capital fixe est ainsi de 42,5% en 2003.
A signaler que le secteur du BTP compte près de 52 000 opérateurs dont 2 800 entreprises organisées avec une prépondérance des entreprises de construction (près de 58%). La dynamique créée, par ce contrat-programme n’a pas manqué de se répercuter sur le secteur de l’emploi au sein duquel le BTP participe à hauteur de 9,7%, soit plus de 520 000 personnes, ce qui rend le secteur au premier rang en ce qui concerne le nombre d’assurés auprès de la Caisse nationale de Sécurité sociale.
Mais de nombreux points demeurent encore suspendus et ont besoin d’être revus par les départements ministériels signataires de ce contrat-programme, à savoir l’Equipement et l’Habitat et l’Urbanisme.
«La dynamique créée par la concrétisation de ce document est loin de concerner tous les organismes publics. Nombreux sont, en effet, ceux qui font fi des clauses contenues dans le contrat-programme privilégiant les entreprises marocaines », regrette Bouchaïb Benhamida qui cite en exemple l’Office national de l’électricité (ONE) et l’Office national des aéroports (ONDA). Et de conclure que la fédération n’est pas restée les bras croisés et qu’elle a déjà contacté le Premier ministre pour l’informer de l’état d’avancement de cette mise en application, et le sensibiliser sur les problèmes qui persistent toujours.