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Villes intelligentes: Le Maroc mise 1.000 milliards de dirhams d’ici 2016

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A la veille du Sommet mondial de l’ONU sur le climat, et au moment où New York et plusieurs villes partout dans le monde abritent des marches et des manifestations pour le climat, se tient à Casablanca la première édition de la Green Growth Academy. Organisé, mardi 23 septembre, à l’initiative de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et du Centre marocain de production propre (CMPP), cet évènement s’est penché sur un sujet non moins important, «les villes intelligentes».

Selon la panoplie de chercheurs étant intervenus lors de la Green Growth Academy, l’urbanisation du monde et du Maroc est une évidence. Elle est même inéluctable et gagne de plus en plus de terrain. Comme le précise Mohand Laenser, ministre de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire : «Aujourd’hui, 60% de la population marocaine vivent en ville. Dans une dizaine d’années, on en sera à 70%». Selon lui, intelligence et durabilité sont synonymes d’un même concept aujourd’hui. «Un concept qui ne peut se faire sans l’implication de tous les acteurs, y compris le citoyen».

Cet impératif de durabilité révolutionnera bien évidemment les modèles de gestion des villes mais coûtera cher. Si l’on se base sur les propos de Salah-Eddine Kadmiri, vice-président général de la CGEM, pas moins de 1.000 milliards de dirhams seront dépensés au Maroc d’ici 2016 dans la mise à niveau des villes et dans la construction des villes nouvelles. Seulement voilà, certains modèles d’urbanisme ont démontré leurs limites. New York aux Etats-Unis, Songdo en Corée du Sud ou encore Masdar City à Abu Dhabi sont loin d’être des exemples à suivre.

La première aurait une infrastructure en «modèle sbaghetty où tous les réseaux sont entremêlés» selon le professeur Claude Rochet, professeur associé à l’Institut de Management Public et de gouvernance territoriale d’Aix-en-Provence, alors que les deux dernières «n’ont rien d’une ville vivante. Ce sont ce qu’on appelle des espaces Techno Push, une sorte de vitrine pour démonstration de technologies». A vrai dire, il n’existe pas de modèle type pour ces villes intelligentes, encore moins une définition précise. Chose qui complique davantage leur normalisation à l’échelle mondiale. Ce qui est sûr toutefois c’est que, la ville intelligente n’est pas forcément une ville nouvelle. Bien au contrairement, en matière de coûts, toujours selon Claude Rochet, «des études mathématiques très poussées ont démontré que construire une nouvelle ville coûte beaucoup plus cher que de remettre à niveau la gestion d’une ville». .

Pour ce qui est du Maroc, plusieurs points faibles ont été soulevés durant cette première Green Growth Academy.

A commencer par ce qu’on appelle une ségrégation spaciale. On parle ici de «droit à la ville». Pour l’architecte et membre du Conseil national des droits de l’Homme, Abderrahim Kassou, «il est impératif aujourd’hui d’assurer un cadre urbain capable d’assurer les droits de chaque citoyen». Bien que le terme droit à la ville soit très global, toute charte et toute politique d’urbanisation ou de conception de ville intelligente doit inclure des considérations humaines afin d’éviter ces ceintures de pauvreté qui entourent les villes au Maroc d’aujourd’hui.

Selon ce spécialiste en droits humains, il faut s’éloigner de la notion sélective des villes intelligentes et assurer un accès équitable à tous les services afin que le citoyen se les approprie réellement. Autrement, «c’est une violence urbaine qu’on exerce pour ceux à défaut de moyens et rien d’autre».

Urbanisation accélérée: La ville intelligente a-t-elle tout pour réussir?

En 2008, 50% de la population mondiale est devenue urbaine et dans 15 années, nous serons cinq milliards d’individus à vivre dans des villes. Cette évolution est accompagnée d’un grand nombre de défis et complexités que les chercheurs et les urbanistes d’aujourd’hui essaient d’anticiper et de résoudre grâce à ce qu’ils appellent «des villes intelligentes».

Tout le sens de ces dernières se résume dans le prolongement de celui de la ville durable. Ces villes, apprend-on, «ont pour caractéristiques essentielles de répondre à un objectif de sobriété dans l’utilisation des ressources, des économies d’eau, l’écrêtement des périodes de pointe dans la consommation d’électricité, une consommation d’énergie maîtrisée grâce aux dispositifs de mesure en temps réel, une minimisation des pertes dues aux vieillissements des réseaux…».

Dans cette conception, le point est mis sur l’importance du décloisonnement de tous les secteurs. Comme exprimé lors du premier Green Growth Awademy, «il s’agit de dépasser les approches sectorielles séparant transport, énergie et bâtiment pour mettre l’accent sur les interactions entre ces différentes composantes rendues possibles par le développement des NTIC».

Les NTIC vont non seulement accélérer ce processus mais feront du citoyen un acteur fort dans la gouvernance de sa ville. L’utilisation des systèmes d’information permettra, entre autres, au citoyen-usager de signaler à sa collectivité une avarie technique, un dysfonctionnement, créant une boucle de rétroaction allant des utilisateurs aux dispensateurs de services. Malheureusement, cette cohésion des approches sectorielles et l’implication du citoyen sont freinées aujourd’hui par la prédominance des approches traditionnelles.

 

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