Economie

Industrie : Ce n’est pas la grande forme !

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Décidément, l’embellie économique que connaît le Maroc en cette année 2015 a du mal à déteindre sur l’industrie. Un climat des affaires jugé «défavorable», des coûts unitaires de production qui continuent à être en hausse, une insuffisance de la demande, une accentuation de la concurrence, un approvisionnement «difficile» et un niveau de stock de matières premières et demi-produits «inférieur à la normale». Autant d’obstacles et de freins à l’augmentation du niveau de production relevés par Bank Al-Maghrib dans sa récente publication dévoilant les résultats de l’édition trimestrielle de l’enquête mensuelle de conjoncture au titre du 3ème trimestre 2015. Et le pire est que dans l’ensemble, les industriels ne voient aucune amélioration dans les mois à venir.

Un climat des affaires «défavorable»

En ce troisième trimestre 2015, les industriels continuent à qualifier le climat des affaires de «défavorable». Ce jugement concerne l’ensemble des principales sous-branches, à l’exception de celles opérant dans l’«industrie automobile» où le climat des affaires est jugé «normal». En ce sens, l’approvisionnement se serait déroulé globalement dans des conditions «difficiles» dans l’ensemble des activités. Par sous-branche, si l’approvisionnement a été jugé «difficile» dans le «travail des métaux» et dans la «métallurgie», il aurait été «normal» pour l’«industrie automobile». De même, dans la «chimie et para-chimie», la difficulté d’approvisionnement n’aurait concerné que la «cokéfaction, raffinage», alors que l’«industrie chimique» et la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» aurait connu des conditions d’approvisionnement jugées «normales». Enfin, pour ce qui est du stock des matières premières et demi-produits, il aurait été également jugé à un niveau inférieur à la normale dans l’ensemble des industries, à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où il serait à un niveau normal.

Une situation de trésorerie «difficile»  

Selon les industriels, les coûts unitaires de production ont augmenté en ce troisième trimestre 2015, reflétant le renchérissement de l’ensemble des intrants. Cette hausse a concerné l’ensemble des branches, à l’exclusion des industries «mécaniques et métallurgiques». En effet, les coûts unitaires de production de cette branche auraient été en baisse, recouvrant une hausse des coûts financiers et salariaux, une stagnation des coûts énergétiques et un recul des coûts des matières premières hors énergie. Dans ces conditions, la situation de la trésorerie a été jugée «difficile» par l’ensemble des entreprises en ce troisième trimestre. Cette situation est en liaison, principalement, avec la réduction des délais accordés par les fournisseurs et avec la baisse des ventes. Ces facteurs restent similaires pour l’ensemble des industries, à l’exception de l’«agro-alimentaire», où seuls les délais fournisseurs ont négativement influencé la trésorerie des entreprises de cette branche alors que l’impact des ventes aurait été plutôt positif.

L’agroalimentaire confiant dans le soutien des banques
L’accès au financement bancaire aurait été «normal» selon 70% des industriels et «difficile» selon 27%. Par branche, la proportion la plus élevée des entreprises déclarant un accès «normal» a été enregistrée au niveau de l’«agroalimentaire». Quant au coût du crédit, il aurait été en hausse dans les industries «chimiques et para-chimiques» et «électriques et électroniques». En revanche, il aurait baissé dans l’«agroalimentaire» et dans la «mécanique et métallurgie». Pour leur part, les activités «textiles et cuir» auraient connu une stagnation du coût du crédit au troisième trimestre 2015.

Les dépenses d’investissement «chiffrent…»

Comparé au trimestre précédent, les dépenses d’investissement ont augmenté au troisième trimestre 2015 dans l’ensemble des branches, à l’exception des activités «textiles et cuir». En effet, les dépenses d’investissement dans cette branche auraient été en baisse en relation avec celle qu’aurait connu l’«industrie de l’habillement et des fourrures». En revanche, l’«industrie du cuir et de la chaussure» a connu une hausse des dépenses d’investissement contre une stagnation pour l’«industrie textile». Pour le prochain trimestre, les dépenses d’investissement devraient continuer à augmenter, sauf pour les industries «textiles et cuir» où les entreprises s’attendent à une stagnation.
 

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