Economie

Industrie : OPA : l’industrie du tabac en ébullition

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L’offre d’achat du cigarettier britannique Imperial Tobacco sur son concurrent franco-espagnol Altadis n’aura pas tardé à avoir une réponse outre-manche. Ainsi, de fortes rumeurs prêtaient au géant américain Altria, l’intention de racheter Imperial Tobacco. Ce dernier a clôturé sur un gain de 4,86% à 2.361 pences, après avoir atteint en séance un plus haut de 2.390.
Le groupe britannique est le seul cigarettier international qu’Altria, numéro un mondial et propriétaire des marques Philip Morris et Marlboro, serait autorisé à racheter pour des raisons de concurrence.
En cas de fusion Imperial-Altadis, cette opportunité s’envolerait alors.
Altadis a clôturé de son côté en baisse de 3,93% à 43,53 euros à Paris, après avoir flambé la veille de 16,7%.
«Altadis devrait constituer la pilule empoisonnée par excellence en portant les exigences des autorités anti-trust à des niveaux au-delà du raisonnable pour Altria», commente Charles Manso de Zuniga, analyste chez Dresdner Kleinwort.
Altadis possède d’importantes parts de marché dans ses deux pays d’origine, la France et l’Espagne, où Altria est également très présent.
Après la cession par le groupe américain de sa branche alimentaire Kraft dans les prochaines semaines, la capitalisation boursière de l’entreprise sera de 130 milliards de dollars et son endettement réduit virtuellement à zéro. Selon des analystes, Altria pourra alors se permettre d’offrir jusqu’à 25 livres par action Imperial, soit un montant total de 16,9 milliards de sterling (24,7 milliards d’euros). «Une opération d’Altria n’est pas jugée très probable», précise un autre analyste. «Mais elle ne doit pas être écartée, et c’est ce qui rend Imperial vulnérable».
Pour satisfaire aux règles de la concurrence, le géant américain devrait au passage vendre des actifs en Grande-Bretagne et en Allemagne, ce qui pourrait aussi rendre le projet moins attractif.
Altria a refusé de faire un commentaire.
Imperial Tobacco a enfin abattu ses cartes jeudi, après deux années de spéculations, en offrant de racheter Altadis pour 45 euros par action, soit 11,53 milliards d’euros au total, mais le marché espère mieux.
Altadis, fabricant des Gauloises et des Fortuna et cinquième cigarettier mondial, a fait savoir que son conseil d’administration se réunirait dans les prochains jours pour examiner cette offre.
Imperial, numéro quatre du secteur, regroupe des marques comme Lambert & Butler, West et Davidoff tandis qu’Altadis est issu de la fusion entre l’espagnol Tabacalera et la Seita française en 1999. Selon des analystes, Imperial peut monter jusqu’à 50 euros par action pour son offre sur Altadis, soit un montant total 12,8 milliards d’euros.
En revanche, il jugent une contre-offre sur le groupe franco-espagnol improbable car les trois géants du secteur disposent d’une marge de manoeuvre réduite : Altria est déjà très présent sur la plupart des marchés, British American Tobacco considère que les cibles potentielles sont surévaluées et Japan Tobacco est occupé à digérer le britannique Gallaher, qu’il a racheté pour 7,5 milliards de livres.

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