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Inégalités : Le constat alarmant du CESE

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Le Conseil vient de publier son rapport annuel 2017

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Le Conseil pointe sur le plan social les déficits structurels qui continuent à peser sur les secteurs de l’éducation et de la formation professionnelle.

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Le CESE live son rapport annuel. Véritable radioscopie de la situation globale du pays, l’édition 2017 du document réalisé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) fait tout de même un focus sur les inégalités sociales et territoriales. «De nombreux évènements majeurs ont caractérisé l’année 2017. Sur le plan régional, et consécutivement à sa réintégration à l’Union africaine en début d’année, le Maroc a consolidé son engagement envers le continent africain, en présentant officiellement sa demande d’adhésion à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au niveau national, cette année a été marquée par le retard accusé dans le processus de formation du gouvernement, l’adoption tardive de la loi de Finances, ainsi qu’un climat social tendu reflété par les manifestations qui ont eu lieu dans certaines zones du pays», lit-on dans le rapport. Dans les détails, le Conseil pointe notamment sur le plan social les déficits structurels qui continuent à peser sur les secteurs de l’éducation

et de la formation professionnelle. «La rentrée 2016-2017 a révélé plusieurs dysfonctionnements, notamment ceux relatifs au recrutement d’enseignants n’ayant pas une formation adaptée aux métiers de l’éducation et de la formation ainsi que la surcharge des classes. En outre, le développement des effectifs au sein de l’enseignement privé pose la question de la mixité sociale et interpelle sur la fracture sociale que peut engendrer un système d’enseignement à plusieurs vitesses et peut constituer une menace pour la cohésion sociale et une perte de confiance des citoyens dans la capacité à évoluer socialement à travers l’école», explique la même source. Et d’ajouter : «Malgré l’avancée dans la généralisation de la couverture médicale de base, des dysfonctionnements liés au financement du dispositif et à la gouvernance du secteur sont à relever aussi bien pour l’AMO que pour le Ramed.

Ainsi, pour l’Assurance-maladie obligatoire, le reste à charge des ménages connaît depuis plusieurs années une hausse permanente, notamment dans le secteur privé. A cet égard, la révision et un contrôle renforcé des tarifs appliqués par le secteur s’imposent. S’agissant du Ramed, il a totalisé 11,7 millions de bénéficiaires à fin 2017, mais seulement 7,4 millions de personnes disposent de cartes actives, en raison d’un faible taux de renouvellement des cartes, notamment parmi les populations vulnérables (31%)». L’édition 2017 du rapport du CESE s’est attardée également sur les catégories vulnérables. C’est le cas notamment des personnes âgées. «L’évolution démographique et les changements des structures sociétales imposent de mettre en place une politique sociale dédiée à cette catégorie, particulièrement pour les personnes en situation de dépendance. En outre, il convient de renforcer la protection sociale pour les personnes âgées en généralisant la couverture médicale et en renforçant l’offre de soins gériatriques», avance-t-on au CESE.

En ce qui concerne la lutte contre la criminalité, le Conseil affirme que «l’attention des autorités doit être particulièrement prêtée aux délits altérant le sentiment de sécurité chez le citoyen souvent relayés et amplifiés par les réseaux sociaux. Cette situation nécessite la poursuite des efforts déployés en matière de communication afin d’empêcher la propagation d’informations erronées liées à la criminalité». S’agissant de la classe moyenne, le CESE préconise plusieurs mesures. Il est question notamment d’accorder une place primordiale à la qualité de l’emploi, à côté de l’aspect quantitatif, pour offrir aux jeunes diplômés des emplois décents qui faciliteraient leur ascension sociale ainsi qu’à veiller à ce que la charge fiscale sur la classe moyenne reste soutenable et garantir plus d’équité et de progressivité en matière d’impôt.

Mouvements sociaux : Les recommandations du CESE

Les mouvements sociaux enregistrés durant la période récente ont montré que la pauvreté, le chômage des jeunes, l’exclusion et les inégalités sont de plus en plus vécus comme des injustices par la population. En outre, le rejet croissant des inégalités au Maroc peut être lié aux changements qui ont eu lieu au sein de la société marocaine. Dans ce contexte, et étant donné que l’aggravation des inégalités affecte la cohésion sociale du pays, le CESE a consacré le focus de son rapport annuel au titre de l’année 2017 aux «inégalités sociales et territoriales» et propose dans ce sens un certain nombre de pistes d’action prioritaires.

Il est ainsi question de rétablir la confiance des citoyens dans la capacité des institutions et des politiques publiques d’améliorer leurs conditions de vie, de faire valoir la méritocratie et de réduire le poids des inégalités, en concentrant les efforts sur le renforcement de la lutte contre la corruption et la généralisation de la reddition des comptes, sur la sanction des pratiques anticoncurrentielles et des privilèges et sur la réduction des délais entre l’adoption des lois et la publication des textes d’application, etc.

Le Conseil veut également remettre en marche l’ascenseur social à travers la réhabilitation de l’école publique assurant une éducation de qualité et accessible à tous ; et élargir la base fiscale et mettre en place une fiscalité équitable et progressive favorisant la redistribution des revenus et des richesses.

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Situation environnementale

Le CESE appelle à renforcer la gouvernance durable par le développement des modes de transports à énergie propre et la mise en place d’une politique nationale pour la mobilité verte. En effet, le secteur du transport figure parmi les principaux contributeurs aux émissions de Gaz à Effet de Serre.

Et si la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique a accordé une attention particulière au transport de marchandises et à la logistique urbaine, le Maroc a besoin d’établir une politique nationale dédiée à la mobilité verte sur tout le territoire, intégrant des actions de sensibilisation, la rationalisation de la demande en transport, ainsi qu’une adaptation du système productif, du cadre réglementaire et de l’infrastructure nécessaires pour développer aussi bien l’offre que la demande de modes de transport plus propres.

Sur le volet énergétique, l’année 2017 a connu une progression conforme aux objectifs fixés des chantiers liés aux énergies renouvelables, ainsi qu’une intégration croissante de ces dernières au secteur agricole, à l’alimentation en eau dans le milieu rural et de l’industrie (protocole signé avec le groupe BYD). En revanche, davantage d’efforts restent à déployer en matière d’efficacité énergétique.

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