Economie

Informatique : Simputer, le PC des pauvres

Le Simputer arrive. C’est un ordinateur simple et bon marché, visant les personnes à faibles revenus. Cet appareil révolutionnaire sera lancé en mai sur le marché indien. Pour atteindre sa cible, le Simputer parle comme un robot pour s’adresser aux exclus de la société de l’information. Alors qu’en Occident tous les concepteurs informatiques courent après l’innovation technique, en Inde, des chercheurs planchent depuis deux ans pour permettre aux plus pauvres d’accéder aux nouvelles technologies. De leur réflexion est né ce petit appareil, le Simputer. Avec un processeur StrongARM à 200 Mhz, 32 Mo de RAM, un écran 320*240 monochrome, le Simputer ressemble à la famille pocketPC. Sauf que l’ordinateur de poche indien tourne lui sous Linux. Réduction de coût de fabrication oblige.
L’originalité de ce petit bijou réside dans le fait qu’il s’adresse avant tout aux illettrés. Pas besoin en effet de savoir lire pour l’utiliser. Un écran tactile permet de naviguer par tâtonnements et une fonction audio convertit les textes dans quatre langues (anglais et trois langues locales). Le Simputer consomme en outre très peu d’énergie et seulement trois piles AAA suffisent à son alimentation.
Pour s’intégrer à l’environnement rural, le Simputer est suffisamment étanche pour résister à la poussière. Comment fonctionne le simputer ? Pour introduire ses requêtes dans la machine, le paysan déplacera un stylet sur un écran où s’affichent des icônes. Il pourra alors consulter des pages Web formatées selon un langage de programmation ILM (Illeterate Markup Language), également développé à Bengalore. Les réponses seront ensuite téléchargées sur l’appareil, qui les convertira en messages vocaux.
Son système de synthèse vocale, développé sous Linux, utilise 1200 sons de base qui peuvent êtres assemblés pour parler hindi, kannada et tamil. Les autres langues indiennes pourront sans problème êtres ajoutés à son vocabulaire. Autre point fort du Simputer, son usage collectif. Son prix de 9000 roupies (2000 DH) et son fonctionnement par cartes mémoires interchangeables le destinent avant tout à un usage collectif, en l’installant dans des kiosques, cafés et autres lieux communautaires. En effet, un village ou une communauté pourra partager l’appareil : les données personnelles (courriers, comptes, etc.) seront stockées dans les cartes individuelles. Et le succès de Simputer n’a pas tardé de venir.
Plus de 1 million de pièces ont déjà été commandées seulement sur le marché indien. Et d’autres pays (Chine, Etats-Unis, Italie, Danemark, Etats d’Amérique du Sud) sont aussi intéressés par le Simputer. La fracture numérique sera-elle réduite pour autant ? Selon le World Resources Institute de Washington, près de 4 milliards d’humains sont encore exclus de la société de l’information. Le Simputer représente ainsi un espoir pour les plus défavorisés de la planète d’avoir accès à de nouvelles technologies, susceptibles d’améliorer leur vie quotidienne. À quand un Simputer marocain ?

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