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Intégration économique, révolution digitale et changement climatique… Ces risques qui impactent la stabilité financière des pays africains

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Le Symposium était une occasion pour aborder diverses thématiques d’actualité dont les opportunités et les risques liés à l’intégration financière au niveau continental dans un contexte de mise en place de la ZLECA.

Les enjeux et les actions à entreprendre pour le renforcement du cadre de stabilité financière au sein des pays d’Afrique ont été débattus, lundi 9 décembre à Rabat, lors de la 3ème édition du Symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière.

Organisés par Bank Al-Maghrib, en coordination avec le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), cette rencontre fournit un éclairage sur les enjeux, les enseignements et les pistes de réflexion qui permettront d’améliorer et de renforcer les capacités des régulateurs africains et leurs dispositifs pour préserver davantage la stabilité financière du continent. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors de son intervention à l’ouverture de cet événement tenu avec le concours du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board – FSB) et l’implication de l’Association des banques centrales africaines (ABCA). Le Symposium était une occasion pour aborder diverses thématiques d’actualité dont les opportunités et les risques liés à l’intégration financière au niveau continental dans un contexte de mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). A ce propos, Abdellatif Jouahri indique que «l’intégration financière en Afrique, si elle comporte des avantages et des opportunités indéniables, n’est pas sans risques sur la stabilité financière en raison notamment des possibles contagions et propagation de risques entre les systèmes financiers de nos pays». Le gouverneur de la banque centrale préconise d’urgence l’adaptation des règles de gestion des risques y afférents ainsi que la mise en place d’un dispositif de stress-test approprié et le renforcement de la coopération entre régulateurs des pays d’origine et d’accueil.

Les vulnérabilités et risques liés à la révolution digitale ont également été à l’ordre du jour. En effet, la transformation digitale induit des effets disruptifs sur la sphère financière africaine.

Se référant à Abdellatif Jouahri, ces risques se sont amplifiés avec la digitalisation accrue et rapide des services financiers. «Il s’agit particulièrement des risques d’utilisation des technologies informatiques à des fins de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, de protection des consommateurs et de recrudescence des cyber-attaques ciblant le secteur financier», énumère-t-il. Et de préciser que «les institutions internationales sont unanimes quant à la nécessité de mettre en place un cadre de référence en matière de régulation de la cybersécurité». Le gouverneur de la banque centrale a dans ce sens passé en revue les engagements du Maroc en termes de surveillance du cyber risque au sein du système financier national dont la feuille de route mise en place en 2018 et qui s’inspire des standards internationaux. Le Maroc planche actuellement sur un diagnostic de la maturité des établissements financiers en matière de cybersécurité. L’étude actuellement en cours s’appuie sur une démarche concertée entre les trois régulateurs.

Les participants ont également débattu de l’impact des changements climatiques sur la finance africaine. «Les changements climatiques constituent une zone de vulnérabilité critique pour le secteur financier, du fait qu’ils sont aujourd’hui une réalité quasiment irréversible», souligne M. Jouahri. Le wali de Bank Al-Maghrib explique à cet effet que «les risques physiques induits par la récurrence de plus en plus forte des catastrophes climatiques et les risques liés à la transition vers une économie à bas carbone, notamment quand elle est brutale et non ordonnée, peuvent entraîner des perturbations et des pertes financières significatives pouvant compromettre la résilience du secteur financier».

Rappelons que ce symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière a connu la participation de représentants de haut niveau de l’Association internationale des superviseurs des assurances (IAIS), de l’Organisation internationale des commissions des valeurs (OICV), de la Banque mondiale et d’autres autorités financières internationales. L’événement, institutionnalisé tous les deux ans, a accueilli 100 participants dont plus de 40 hauts représentants de banques centrales et autres autorités issues de l’ensemble des régions africaines.

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