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Intelligence économique : Jusqu’où les menaces informationnelles peuvent-elles aller?

© D.R

L’Agence pour le développement (APD) a reçu mercredi l’expert international Alain Juillet pour débattre des renseignements économiques et des menaces informationnelles.

L’homme appartenant au corps des armées françaises et qui n’est plus à présenter dans la sphère économique et politique a capté l’attention de la salle sur un sujet qui touche tout le globe aujourd’hui. «Les experts sont tous unanimes à dire que nous rentrons dans une accélération à tous les niveaux géopolitique, culturel, sociologique et technologique». Farida Jirari, DG de l’APD, introduira ainsi cette thématique. La globalisation et la création des médias sociaux bousculent en effet les tendances.

Le monde est passé de 12 milliards de mails par jour à 47 milliards en quelques années… «Nous sommes à l’heure de l’information du patrimoine immatériel», rappelle Mme Jirari. La question cruciale est de savoir comment se protéger face à des menaces informationnelles.

«Aujourd’hui, c’est un fait : Internet permet de frapper en fonction du nombre de résonnance (fakenews, piratage, fausses informations, manipulations médiatiques…). Un véritable service de l’information devra donc être mis en place», poursuit la représentante de l’Agence. 

L’expert international, ancien responsable des services de renseignement français, fait remarquer d’entrée que «tout est en train de changer grâce aux possibilités que l’humain possède. La compétition se gagne par l’information. Aujourd’hui, tout se ressemble à part la culture. Les formations fabriquent des espèces de clones et ça crée des problèmes à terme car cela induit des déclinaisons et finalement plus personne n’étonne personne».

Le seul endroit où cela peut changer c’est au niveau de la start-up. «En définitive, nous sommes dans un environnement où il faut se différencier. On voit bien que le secret de la réussite réside dans le différentiel d’informations. Et ça nous le savons déjà. Et c’est par le renseignement que nous pouvons aller plus loin. Il faut, cela dit savoir intégrer les informations pour bien les utiliser. Et grâce à ces éléments, le manager ou le décideur d’une manière plus large réactualise sa stratégie pour aller plus loin».

Intelligence artificielle, Big Data, tous ces nouveaux outils permettent le stockage de l’information faisant la force de l’entreprise. L’interconnexion des objets modifie l’environnement. L’information est disponible et il s’agit de la chercher. L’expert fait référence à ce niveau au Web profond où le 9/10 de l’information est stocké. «A la différence, le Dark Net est le volet négatif qui représente des sources de problèmes. Les vols d’information, les commandes illicites, les actes terroristes ; tout passe par le Dark Net. Et le rôle des services de sécurité à l’échelle d’une Nation ou d’un grand groupe aussi est de suivre ce volet pour repérer les malfrats. La nécessité de protéger les données est évidente. Et les réseaux sociaux représentent aussi une menace. Les modes de fonctionnement font qu’il y a une individualisation aujourd’hui. Les personnes sont face à l’ordinateur. Les échanges virtuels se multiplient. Les jeunes mettent de plus en plus d’informations… Le danger est réel car les personnes malintentionnées exploitent les réseaux sociaux».

Dans le monde des affaires, des personnes sont dépêchées chez la concurrence incognito et posent des questions précises de telle sorte à avoir des informations d’une manière détournée et sans que l’interlocuteur s’en rende compte. C’est une spécialité à part entière. «Dans les salons, on s’aperçoit que si l’on fait un ratissage allée par allée la collecte de l’information est très intéressante», poursuit l’expert. Les Japonais ont le réflexe de rédiger des rapports d’étonnement lors de leurs voyages. La finalité est d’éduquer les personnes à être curieuses. Pour ce qui est des journaux, quand on recoupe on arrive à des éléments d’informations très intéressants. Les exemples sont nombreux et l’impact de l’information est réel. Les menaces aussi et elles renvoient naturellement aux fake news.

«Par définition, une fake news est une information qui est publiée mais qui ne devait pas l’être», explique Alain Juillet. Elle a pour objectif la déstabilisation des autres. Et la concurrence est devenue tellement rude que tout est permis. La communauté a compris que l’on peut casser une entreprise de cette manière et certains ne lésinent pas sur les moyens. «L’affaire Gohsn en est un parfait exemple. Les Japonais qui faisaient partie de l’alliance à travers Nissan n’ont pas supporté d’être pris en otage par les décideurs français… Voilà ce qu’il fallait décoder», illustre l’expert international.   

Bref, les exemples sont multiples d’autant plus qu’il a été démontré qu’une information virtuelle en une semaine fait le tour d’un pays et devient une réalité. «La problématique au sein des entreprises est dans la sensibilisation quant à la fuite de l’information. Cet aspect est très facile à négliger par manque de compétences». L’expert international fera bien de le signaler. L’entreprise a tout à gagner à verrouiller les processus pour ne pas se trouver avec un couac à n’importe quel moment. Les enjeux sont énormes.

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