Economie

Internet : L’état des réseaux

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Le développement d’Internet au Maroc se rapporte principalement au dynamisme du marché de l’accès au réseau. De part leur puissance, les Liaisons Louées (LL) se présentent, dans ce cadre, comme le moyen de connexion le plus commode pour les entreprises.
Cette étude vient justement dresser un état des lieux du marché national des LL sur plusieurs niveaux : le cadre réglementaire, les offres techniques et tarifaires ainsi qu’un Benchmark international sur ce marché. Concernant les offres techniques, une enquête sur le terrain a permis de dégager trois idées maîtresses.
D’abord, l’offre de liaisons louées numériques dites « classiques » d’IAM est un cas particulier que l’on ne retrouve pas dans d’autres pays. L’offre baptisée « LL Plus » est en fait celle qui se rapproche le plus, en termes de qualité de prestation, de ce que l’on peut retrouver dans d’autres pays. Ensuite, l’offre marocaine présente, selon les utilisateurs, un faible niveau de qualité de service quels que soient les indicateurs de qualité étudiés.
Enfin, l’étude révèle l’adoption de technologies alternatives aux liaisons louées à usage privé, dans la grande majorité des cas étudiés. Les plus importants utilisateurs de LL diminuent progressivement leur parc en investissant dans des technologies alternatives : faisceau hertzien, boucle locale radio et technologie VSAT. Sur un autre registre, l’étude note que le cadre réglementaire marocain comprend un ensemble adéquat de règles en matière de régulation de liaisons louées permettant d’assurer un développement à la concurrence. Cependant, des points d’amélioration peuvent être mis en avant. Les principales difficultés rencontrées dans l’application des règles concernent deux points importants: d’une part, le niveau des tarifs, et de l’autre, les délais de livraison et réparation et l’éventuelle existence de discrimination.
Parallèlement, l’étude constate que si la législation marocaine définit de manière précise des indicateurs de qualité, certaines faiblesses sont constatées. Il s’agit du délai de réparation-type qui doit également être examiné au regard des conséquences effectives sur l’activité des utilisateurs. Ainsi l’offre LL+ d’IAM prévoit un délai maximum de 24 heures qui, au regard de l’activité économique, peut être considéré comme très long.
À titre de comparaison, le délai moyen maximal au Portugal a été fixé à 2.5 heures. Autre faiblesse constatée : le catalogue d’interconnexion n’intègre pas certaines pannes dans le calcul du taux de disponibilité, à savoir les coupures provoquées par des tiers, les actes de vandalisme, les inondations, les incendies. Or les coupures sont très souvent le fait de tiers, notamment à la suite de travaux sur la voie publique. Il conviendrait ainsi d’intégrer ces pannes afin de calculer le taux de disponibilité effectif.
Concernant le volet prix, quatre benchmarks tarifaires ont été réalisés, portant sur trois produits de LL du marché de détail ainsi que sur un produit du marché de l’interconnexion. Sur ce registre, l’étude constate qu’au Maroc, les LL internationales de haut débit sont en général plus chères que dans les autres pays du benchmark, que ce soit pour les FAS ou l’abonnement. À noter que la très grande majorité des LL au Maroc sont des liaisons à bas débit : 92% des LL nationales sont des liaisons analogiques et numériques de 64 Kbps. Viennent ensuite les LL de 128 Kbps avec seulement 5% du parc national.
Les hauts débits sont quasiment absents au Maroc puisque les LL de 2 Mbps représentent seulement 1% du marché. Lorsque l’on compare l’importance des frais d’accès et de l’abonnement mensuel dans le prix total d’une LL, on observe que, pour les débits inférieurs à 2 Mbps, le Maroc se situe au-dessous de la moyenne pour l’importance des frais d’accès mais au-dessus en ce qui concerne l’importance des frais d’abonnement. La situation est inversée pour les liaisons louées de 2 Mbps: le Maroc est au-dessus de la moyenne pour les frais d’accès et au-dessous pour les frais d’abonnement.

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