Le redressement de l’Irlande sera long, a déclaré, mercredi, le gouverneur de la Banque centrale, ajoutant que les emprunts d’Etat irlandais ne retrouveraient jamais leurs rendements d’avant-crise, quand le pays était encore considéré comme le «tigre celtique». S’exprimant devant une commission parlementaire, Patrick Honohan, a cependant déclaré que le rendement des obligations souveraines irlandaises était actuellement des niveaux de crise qui ne devraient pas durer. Il a ajouté qu’il était possible que les garanties d’Etat apportées aux banques soient encore nécessaires pendant deux trimestres. «Il est possible qu’elles soient nécessaires pour encore au moins deux trimestres», a déclaré Patrick Honohan. En fin de matinée, la Commission européenne a dit avoir donné son feu vert à l’extension du système de garanties bancaires irlandais jusqu’au 30 juin 2011. L’écart de rendement entre les obligations d’Etat irlandaises à 10 ans et le papier équivalent allemand était en hausse de plus de 50 points de base dans l’après-midi, à 632 pdb, un niveau sans précédent dans l’histoire de la zone euro, en raison d’une hausse du rendement du papier irlandais à plus de 8,75%. En conséquence, les futures sur les obligations allemandes ont effacé mercredi leurs pertes du début de journée pour s’apprécier de 17 points de base à 130,53. Patrick Honohan a également déclaré devant les parlementaires qu’il fallait s’attendre à ce que le redressement des comptes publics du pays s’étale sur une longue période. «Les banques, les ménages, les entreprises et le gouvernement se sont tous trouvés sous pression, et une longue période de redressement des comptes par la consolidation des dépenses a débuté», a-t-il dit. Les inquiétudes des investisseurs quant à la capacité de Dublin à se refinancer pèse sur l’euro, descendu dans l’après-midi sous 1,37 dollar, et sur l’indice paneuropéen des Bourses européennes, en recul de 0,69% à la clôture. La hausse de l’indice de volatilité a atteint jusqu’à 9% dans la journée, son plus haut niveau depuis quatre mois, lorsque les conséquences de la crise grecque se faisaient le plus sentir. Les marchés s’inquiètent également de la capacité de Dublin à valider le mois prochain le premier de ses quatre budgets d’austérité prévus. Ils redoutent aussi un possible nouveau plan d’aide aux banques irlandaises, lourdement endettées depuis l’effondrement des marchés.