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Jalil Benabbés-Taarji : «Ne pas reconnaître l’indigence actuelle de la CNT est inacceptable»

© D.R

Entretien avec Jalil Benabbés-Taarji, président de l’’Association nationale des investisseurs touristiques

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Le bras de fer se poursuit entre la CNT et le collectif des cinq fédérations suspendues de la Confédération. Dans cet entretien, Jalil Benabbés-Taarji, président de l’ANIT, présente en détail la position du collectif et sa vision de la nouvelle fédération du tourisme.

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ALM : Au vu des derniers développements au sein de la CNT et à la suite des résolutions de la dernière AG, est-ce que vous envisagez sérieusement une scission ?

Jalil Benabbés-Taarji : Non. Ce n’est pas la logique de notre démarche du tout. Nous sommes dans un dialogue collectif, responsable et ouvert à tous et en particulier avec la CGEM. Nous avons volontairement tardé à prendre la parole pour laisser le temps aux conciliateurs et médiateurs d’aller au bout de leurs démarches et efforts en particulier la past-présidence, le médiateur et la direction de la CGEM, que nous remercions sincèrement et vivement. Aujourd’hui, nous devons expliciter notre démarche et développer notre argumentaire en vue d’éclairer toutes les parties, y compris l’opinion publique. Nous voulons une fédération nouvelle et interne intégrant la CGEM la tête haute et occupant toute sa place. Cela peut-être pour un temps et dans une logique d’incubation : sachez que le terrain a été balisé puisque le conseil d’administration de la CGEM en a déjà validé le principe il y a près de 2 mois. Il ne reste que l’accord formel et final des professionnels.

Ne pensez-vous pas qu’une éventuelle scission affaiblirait plutôt la profession et le secteur et pas le contraire ?

Oui. C’est bien pourquoi cette scission ne figure pas dans notre feuille de route qui est objective et consistante. Nous partons de nos observations et du constat d’une CNT faillie moralement et financièrement. La documentation en notre possession le prouve. Nous nous basons également sur la recommandation unanime du comité des experts et du vote à 80% du conseil d’administration de la CNT y compris le vote favorable du binôme sortant. Vous objecterez que ledit binôme a droit de changer d’avis. Certes dans l’absolu, mais pas à ce niveau de responsabilité et dans une conjoncture aussi sensible.

Certains observateurs estiment que le secteur est en proie à une guerre de personnes et d’ego en oubliant les intérêts communs de la profession…

Normal, car ça en a tout l’air. En fait, il s’agit de visions de notre secteur et de son organisation professionnelle opposées entre une volonté d’évolution et de rupture par rapport à un modèle qui a failli et la force d’inertie favorable au statu quo. Réduire le tout à une banale confrontation d’ego est pratique et trompeur. Pratique parce que cela nous distrait et nous éloigne du vrai débat. Un débat de fond et stratégique. Trompeur parce qu’on donne l’impression d’avoir tout résolu et compris en disant cela. Ne pas reconnaître l’indigence actuelle de la CNT, en contradiction avec le constat repris par écrit et explicitement par le vice-président général de la CNT lui-même dans un draft du PV (non encore approuvé) du dernier conseil d’administration du 16 mars, c’est inacceptable.

Est-ce que, à votre avis, il n’y a aucune chance de trouver un compromis qui éviterait l’implosion ?

Nous croyons beaucoup au retour de la raison, et, davantage encore, en l’écoute de la CGEM et son sens de la responsabilité. Nous nous en remettons au nouveau président Mezouar qui, nous l’espérons, pourra recevoir et écouter toutes les parties, sans exception, pour s’imprégner de toutes les lectures et se prononcer en toute connaissance de cause. Nous souhaitons également qu’il entende le comité des experts pour un exposé plus global des enjeux. Le tout aussitôt que son agenda le permettra.

Quid de la position du ministère de tutelle vis-à-vis de la crise actuelle ?

Il y a bien eu une tentative spontanée de conciliation dans les jours précédant les assemblées générales (irrégulières) du 11 mai dernier. Tentative que nous avons bien accueillie et activement soutenue. Je crains que nos détracteurs aient été plus sceptiques et réservés.

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