Economie

Jouahri : La mobilisation des lignes de crédit et de liquidités extérieures permettra de reconstituer les réserves de change

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La mobilisation des lignes de crédit, des liquidités extérieures d’autres opérateurs que l’Etat et de l’emprunt extérieur permettra de reconstituer les réserves de change du Maroc, a affirmé, mardi à Rabat, le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri.

« La mobilisation de toutes les lignes de crédit dont le Maroc dispose, qui connait une accélération aujourd’hui après avoir été retardée à cause de la loi de finances, devrait permettre d’avoir 6 à 7 milliards de dirhams à fin 2012 », a indiqué M. Jouahri, interrogé par la MAP lors d’un point de presse à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil d’administration de BAM.

M. Jouahri a également souligné l’importance de l’accélération du rapatriement des privatisations faites par les opérateurs extérieurs pour reconstituer les réserves de changes qui ont accusé une ponction de liquidité de l’ordre de 35 milliards de dirhams (MMDH) à fin août, soit 3 à 4 MMDH par mois, pesant ainsi que la liquidité bancaire.

Concernant le problème de liquidité dont souffre constamment la bourse de Casablanca, le gouverneur a noté sa préoccupation du fait que, selon lui, »la bourse se veut un canal de financement de l’activité économique en dehors du secteur bancaire, mais malheureusement elle n’a pas pris l’ampleur et la dimension nécessaire ».

A cet effet, il a fait savoir que « nous attaquons avec l’autorité des marchés des capitaux, dans le cadre de commission de coordination prévue par la loi bancaire, ce problème de liquidité à travers Casablanca finance City (CFC) ».

Dans ce cadre, M. Jouahri a rappelé la mise en place récemment par le ministère de l’Economie et des finances des comités stratégique et technique pour tenter d’apporter les solutions nécessaires, en relevant que « pour faire revivre la bourse et répondre aux préoccupations des investisseurs étrangères, il faut agir sur les aspects fiscaux en redonnant à la bourse l’élan nécessaire, et sur le volet structurel, en révisant sa gouvernance ».
Le wali de BAM a également mis l’accent sur les nouvelles mesures qui devraient être apportées pour que la bourse puisse être attrayante, à savoir le compartiment PME et celui des devises ainsi que les nouveaux textes qui sont en phase de finalisation au Parlement, notamment ceux relatifs au marché à terme et à l’emprunt titre.
Pour ce qui est de la tendance haussière des avances de BAM aux banques qui ont atteint les 72 MMDH, M. Jouahri a précisé que « ce montant est destiné à répondre aux besoins réels de la trésorerie pour que le financement de l’activité économique ne s’arrête pas, et pour que l’économie génère de nouveaux revenus et emplois pour soutenir la croissance du pays ».
Ainsi, pour améliorer la trésorerie des banques outre les avances de BAM, M. Jouahri a indiqué que « nous poussons les banques à renforcer leur présence sur le marché international et à mobiliser davantage l’épargne, tout en révisant les avis à tiers détenteur (ATD) et les bons de caisse »
Il a annoncé, à ce titre, que des solutions sont en cours de finalisation, portant sur la séparation des aspects fiscaux de ceux bancaires, afin de « concilier la lutte contre le financement du blanchiment et du terrorisme et contre la fuite de l’argent en dehors du circuit bancaire, à travers des appréhensions vis à vis des détenteurs de bons de caisse et des ATD ».
S’agissant de la prévision de la croissance économique pour l’année 2013, le wali de BAM a estimé qu’elle devrait se situer entre 4 et 5 pc et pourrait même dépasser ces chiffres si « la production céréalière est moyenne et les autres secteurs non agricoles gardent leur tendance ».
Pour ce qui est de l’impact de la baisse du taux directeur de la banque centrale de 3,25 pc à 3 pc sur les conditions débitrices des banques, M. Jouahri a exprimé sa satisfaction des résultats du premier bilan d’étape, établi en septembre, qui a fait ressortir une baisse de ces conditions dans tous les compartiments, dont les crédits de trésorerie et ceux à la consommation et à l’habitat.

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