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Karim Al Aynaoui «Le défi pour le Maroc c’est la croissance, l’emploi des jeunes et l’inclusion sociale»

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Entretien avec Karim Al Aynaoui, directeur général du Policy Center for the New South

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Policy Center for the New South multiplie les publications et les évènements de réflexion chaque année. Le centre élargit également son réseau et compte de plus en plus d’experts internationaux. En effet, l’ex-OCP Policy Center produit un nombre abondant de publications et constitue déjà une référence pour les chercheurs dans le domaine des politiques publiques et des relations internationales. Présent lors de la World Policy Conference qui se déroule du 12 au 14 octobre à Marrakech, Karim Al Aynaoui, nous livre sa lecture des évolutions que connaît le monde et nous dévoile par la même occasion quelques indiscrétions sur le prochain événement que le think tank qu’il préside organisera prochainement.

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ALM : A travers les différents panels on a vu que les experts ont exprimé des incertitudes par rapport à l’avenir de la géopolitique mondiale contrairement aux années précédentes. Pourquoi selon vous ?

Karim Al Aynaoui : Vous avez tout à fait raison. Il y a une forte incertitude qui plane sur l’avenir des relations internationales. Les perspectives se sont détériorées entre cette année et l’année dernière en particulier sur le plan de l’économie mondiale. Et cela pour plusieurs raisons : certains pays sont rentrés dans des difficultés à ce niveau comme l’Allemagne où le ralentissement économique a été rapide et prononcé. Evidemment les conséquences de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis sont à l’ordre du jour. Tout cela remet en cause les perspectives de l’économie mondiale avec une croissance mondiale qui se situerait à 1,2% après environ 4% en moyenne les années précédentes.

Donc on note un assombrissement des perspectives économiques et bien sûr le maintien des tensions dans plusieurs régions du monde comme le Moyen-Orient où la situation est compliquée. Les relations entre plusieurs pays se sont crispées, comme l’Iran, l’Arabie Saoudite, Turquie, Qatar, Syrie et Libye. La liste est longue et tout cela crée un climat d’incertitude. Les êtres humains n’aiment pas l’incertitude et dans ce contexte là on n’investit pas. On baisse sa consommation et on attend.

Où se positionne le Maroc dans ce schéma ?

Le Maroc fait partie du monde. Il est affecté par ces différentes dynamiques et par l’ensemble de ces évolutions. Bien évidemment, la situation géographique joue beaucoup dans la mesure où nous appartenons aux pays de la Méditerranée. Il y a un certain nombre de tensions autour de nous mais qui ne sont pas au même niveau que celles qui touchent le Moyen-Orient.

Dans le contexte actuel, la situation de l’économie mondiale va nous ralentir c’est certain mais je dirais de manière assez limitée. On restera sur une croissance positive cette année. Dans l’ensemble cela ne veut pas dire que ce climat d’incertitude ne nous affectera pas, il faut s’y préparer. Cela suppose d’avoir des politiques macroéconomiques prudentes, de regagner de l’espace budgétaire, de reconstituer des marges et probablement baisser la dette publique qui avait largement augmenté au cours de ces dernières années.

Quels sont les défis qui attendent le Maroc en tant que pays du Sud et en tant que pays africain ?

Je pense que l’Afrique se porte plutôt bien comparé à plusieurs régions du monde comme le Moyen-Orient. Le défi pour le Maroc c’est la croissance, l’emploi des jeunes ou encore l’inclusion sociale comme cela a été exprimé à maintes reprises par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans ses discours.

Ce sont des objectifs que nous avons en commun avec beaucoup de pays africains. Inclusion, correction des inégalités sociales, emplois de jeunes… ce sont des défis structurels. A cela il faudra ajouter la gestion à court terme de l’incertitude des perspectives économiques que connaît le monde.

Dans quel cadre vous êtes présent à la 12 édition de la World Policy Conference ?

Comme vous le savez on a un partenariat avec la World Policy Conference (WPC).

C’est la 5ème fois qu’elle se tient au Maroc et la 2ème année successive. L’année dernière cette conférence a eu lieu à Rabat. C’est l’occasion de faire le point sur les grandes questions internationales et écouter les perspectives de nombreux pays. Il y a plusieurs pays qui sont représentés avec des personnalités qui comprennent bien les enjeux de la gouvernance mondiale. Beaucoup d’experts présents sont proches des décideurs dans leurs pays. Cela vous donne un peu une idée sur le niveau du débat, des analyses partagées par les différents intervenants et la qualité des échanges qui sont établis durant cet événement.

Vous organisez chaque année les «Atlantiques Dialogues», est-ce qu’on pourrait avoir un avant-goût de ce que sera la prochaine édition ?

La prochaine édition des Atlantiques Dialogues se tiendra du 12 au 14 décembre. Comme vous le savez, cette manifestation a une perspective axée sur le «Sud». Pour ce faire, elle réunit les deux Amériques, l’Europe et l’Afrique. Cette année, des invités de renom ont déjà confirmé leur présence et la thématique choisie portera sur «L’Atlantique dans un monde en ébullition».   

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