Economie

Khalid El Mediouri : «Le Cnesten ambitionne de devenir un Centre d’excellence, de formation et de recherche en technologies nucléaires»

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ALM: Quels sont les objectifs de la troisième réunion du cadre international de la coopération en matière d’énergie nucléaire qui se tient actuellement à Marrakech?
Khalid El Mediouri: L’objectif de la réunion de  Marrakech est l’examen du bilan des activités de ce forum et les progrès réalisés par le groupe de pilotage et les groupes de travail. Ces groupes présenteront les travaux portant sur les questions de sûreté et sécurité nucléaire, la garantie de l’approvisionnement du combustible, le financement des projets de centrales électro-nucléaires, ainsi que les moyens de développer la coopération et l’échange d’informations et des expériences entre les pays membres.

Pourquoi a-t-il été choisi ?
Cette décision a été prise, à l’unanimité, à l’issue de la 2ème réunion d’IFNEC (International framework for nuclear energy cooperation) qui s’est tenue, en septembre 2011, dans la capitale polonaise et à laquelle notre pays a été représenté par l’ambassadeur du Royaume à Varsovie et une délégation composée de représentants du ministère de l’énergie et des mines et du Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN). Je rappelle que compte tenu de l’intérêt accordé à l’option électro-nucléaire depuis plus de trois décennies, le Maroc a rejoint ce forum depuis 2008.
 
Est-ce que le Maroc dispose d’infrastructures pour des projets d’énergie nucléaire?
En matière d’application des techniques nucléaires, plusieurs secteurs socioéconomiques de notre pays sont concernés à savoir la santé, l’industrie, l’eau, l’agriculture, l’environnement et autres. Dans ce cadre, le Cnesten qui est le principal opérateur, a développé plusieurs compétences et un savoir-faire de niveau international, notamment dans les domaines de la recherche et de la formation. Côté infrastructures, le Cnesten a construit le Centre d’études nucléaires de la Maâroma, à 25 km au nord de Rabat. Ce Centre est un complexe scientifique et technologique comprenant un réacteur de recherche de 2 MW et une quinzaine de laboratoires spécialisés dans les métiers du Cnesten. Les principales fonctions du réacteur portent sur la production des radio-isotopes utilisées en médecine à partir du début 2013 et ce, pour se substituer à l’importation. Il sert aussi pour les analyses physico-chimiques, la recherche et la formation dans le domaine de la technologie des réacteurs. Mis en service en 2003, ce centre a été réalisé conformément aux règles de sûreté nucléaire nationale et internationale. Aujourd’hui, ce centre jouit d’un capital image important au niveau international en matière d’applications sectorielles des techniques nucléaires, la recherche, la formation et l’expertise. En ce qui concerne l’aspect réglementaire, je précise que le Maroc dispose d’un arsenal juridique nucléaire déjà appliqué dans la réalisation du CENM, notamment les lois N° 005 du 12 Octobre 1971 et celle N° 02-12 du 7 janvier 2005 portant sur la responsabilité civile en situation d’accident radiologique. Ce cadre réglementaire fera l’objet d’une mise à jour à travers le projet de loi sur la sûreté et la sécurité nucléaire et radiologique qui vise, entre autre, la mise en place d’une autorité nationale unique et est en attente de promulgation.

Quelles sont les perspectives du Cnesten?
Outre son ouverture sur les composantes de la société marocaine, notamment les universités, les opérateurs socioéconomiques, le système éducatif et les ONG, le Cnesten a mis en place plusieurs accords de coopération avec l’AIEA, l’OMS, le FAO, la CE ainsi que plusieurs organismes équivalents en France au Etats-Unis d’Amérique, en Belgique, en Espagne et dans d’autres pays. Le Cnesten ambitionne de devenir un centre d’excellence, de formation et de recherche dans les domaines des sciences et technologies nucléaires. Je rappelle qu’aujourd’hui, le Cnesten est reconnu par l’AIEA comme centre d’excellence de formation dans les domaines de l’hydrologie isotopique, la radioprotection, la sûreté et la sécurité nucléaire et la nutrition. Nous recevons, à cet effet, plus de trois cents stagiaires par an dont le tiers sont des étrangers. Par ailleurs, en tant que centre d’appui technique à l’Etat, notre centre assure des formations aux autorités compétentes en matière de sûreté et sécurité nucléaire, la radioprotection, la veille technologique et la réglementation nucléaire.

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