Economie

La bataille des génériques

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Quel avenir pour les médicaments génériques après la 5ème conférence de l’OMC ? Tel a été la question à laquelle un bon nombre de spécialistes de la chose médicale et pharmaceutique au Maroc ont tenté de répondre, lors d’une journée-débat organisée vendredi 24 octobre à Rabat. Il est certes difficile de cerner un thème aussi tentaculaire que les médicaments génériques, avec les dimensions économiques, sociales et parfois même humanitaires qu’ils impliquent. Mais cette journée aura au moins eu le mérite de relever l’unanimité qui a marqué toutes les interventions de tous les acteurs concernés par la question (ministère de la Santé, ministère du Commerce extérieur, industriels, médecins…), ligués autour d’un Collectif de défense et de promotion des médicaments génériques, quant à la nécessité d’agir. Agir pour encourager l’usage de ces médicaments, dont l’efficacité et la sécurité sont exactement pareilles au «preceps», mais aussi pour contrecarrer l’offensive dont ce type de médicaments fait l’objets de la part des multinationales pharmaceutiques. Le tout, avec pour toile de fond, les accords internationaux ou bilatéraux comme l’OMC et l’ALE que le Maroc s’apprête à conclure avec les USA ou celui déjà entamé avec l’U.E. Au risque de balayer plus de 50 ans d’efforts de développement de l’industrie pharmaceutique nationale. Cette industrie n’en fait pas moins face aux enjeux d’un nouveau régime de croissance marqué par le nouvel accord d’association UE- Maroc et l’adhésion aux engagements internationaux du Maroc qui vont accélérer le processus d’ouverture économique. Ce qui ne sera pas sans changer plus d’une donne, au niveau de la croissance, des échanges, de l’emploi et de l’investissement. Les limites de la réglementation en vigueur en matière de médicaments participent à ce renversement de tendance. Les textes, très peu révisés, et l’absence de mise à jour régulière créent un déphasage entre l’évolution du secteur et le contenu de ces textes, marqués par l’insuffisance des dispositions actuelles. Ceci touche la définition même du médicament : cas des médicaments génériques, homéopathiques, des gaz médicaux, des concentrés d’hémodialyse (circulaire de 1995). La procédure d’enregistrement des génériques n’a fait l’objet que d’une circulaire. L’AMIP escompte, pour pallier ces manquements, l’élargissement de la couverture médicale, l’instauration du visa sanitaire et la formalisation de la procédure de révision des prix des produits fabriqués. Aussi, les professionnels revendiquent une généralisation de la réduction des droits de douane aux intrants, une réduction de la TVA sur les médicaments et l’impact sur les prix de vente et des mesures concrètes pour développer l’export. A commencer par la libéralisation du capital avec les mesures d’accompagnement et une refonte des textes relatifs à l’industrie (Code de la Pharmacie). A cela s’ajoutent la nécessité d’imposer un agrément par le MS de toute société pharmaceutique exportant au Maroc et la création d’une commission mixte AMIP/ministère de la Santé (façonnage, promotion, distribution…). Comptant 26 unités opérationnelles, cette industrie tire profit de la demande sur le marché marocain et de la place stratégique du Maroc et son potentiel d’exportation. Un secteur où le taux d’encadrement est élevé de l’ordre de 20% et où la formation est « une préoccupation permanente », a déclaré Ali Ghandi, directeur général de l’AMIP (Association marocaine de l’industrie pharmaceutique). Le secteur emploie directement 6.500 personnes et crée indirectement près de 3000 emplois. Un secteur où les investissements sont également en forte croissance. De 25 millions de dh en 1985, ces investissements sont passés à 100 millions de dh pour atteindre 300 millions de dh par an depuis 1998. Un engagement qui «s’explique principalement par les impératifs de modernisation et des bonnes pratiques de fabrication», précisent les responsables de l’AMIP. «La production nationale a permis une autosuffisance en matière de consommation locale des médicaments avec un taux de plus de 72%. Classé zone européenne, le médicament marocain bénéficie également de la reconnaissance de qualité», a souligné Najat Mouhssine, directrice du département Médicaments et pharmacie au sein du ministère de la Santé. L’industrie pharmaceutique nationale dispose de plus de 5 250 spécialités enregistrées. En 2002, 500 produits ont été enregistrés, dont 60% sont des génériques.

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