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La Bourse de Casablanca détrône de loin les produits de taux

© D.R

Le Masi a clôturé l’année sur une performance de 30,46%

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L’élément de taille qui a alimenté la croissance remarquable du marché, c’est bien la léthargie qui a caractérisé le marché des taux des bons du Trésor, depuis fin 2014, mais

qui a été davantage confirmée en cette année.

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2016 n’aura pas été l’année des produits de taux à l’instar des années précédentes. Ils se sont en effet inscrits en baisse depuis le début de l’année, ce qui a plombé l’ensemble des rendements des produits financiers qui ont pour base les taux des bons du Trésor. En face, la Bourse de Casablanca a repris sa place en tête des placements les plus intéressants, après plusieurs années de baisses consécutives.

Elle a ainsi détrôné tous les autres placements. En ce sens, l’indice de toutes les valeurs, Masi, a clôturé l’année sur une performance de 30,46%, soit le plus haut jamais réalisé depuis 2006 où la Bourse avait réalisé une progression de 71%. Il faut dire que cette année a depuis son début été qualifiée d’année de reprise par les analystes et professionnels du marché boursier. Un semblant de confiance a regagné les investisseurs qui ont réorienté leurs placements vers le marché actions, encouragés en cela par l’amélioration de la situation financière des sociétés cotées, comme l’atteste la hausse de la masse bénéficiaire de 14,4% au 1er semestre.

Cependant, l’élément de taille qui a alimenté la croissance remarquable du marché, c’est bien la léthargie qui a caractérisé le marché des taux des bons du Trésor, depuis fin 2014 rappelons-le, mais qui a été davantage confirmée en cette année. En effet, toutes les maturités ont emprunté une courbe baissière, se situant pour celles concernant le court terme en dessous même du taux directeur. Il faut dire qu’en plus de l’amélioration de la situation des finances publiques grâce aux retombées positives des mesures étatiques, l’argentier de l’Etat a bien maîtrisé son recours au financement à travers le marché domestique. Ce qui a eu pour conséquence de baisser les rendements proposés. De leur côté, les investisseurs du marché obligataire ne sont plus aussi exigeants qu’auparavant en matière de rendement; période où le manque de visibilité régnait sur la situation du Trésor et où il empruntait continuellement de gros montants, de surcroît,  sur le marché domestique. En tout cas, les bons du Trésor n’ont pas rapporté gros cette année.  Les taux des BDT ayant pour maturité 13 semaines ont offert à la dernière séance d’adjudication, soit le 27 décembre, une rémunération de 2,10% contre 2,34% pour les taux à échéance 52 semaines, soit une baisse de 41 et 24 points de base respectivement depuis le début de l’année. Les taux sur 5 ans, eux, se sont situés à 2,74%, en recul de 38 points de base et ceux sur 10 ans se sont affichés en retrait de 81 points de base, pour s’établir à 3,07%.

L’investissement dans le marché actions est à privilégier

Cette situation a impacté directement la rémunération des produits bancaires, dont notamment les comptes sur carnets et les dépôts à terme dont le calcul de la rémunération est indexé sur les taux des bons du Trésor de court terme. Les premiers, qui restent malgré tout le placement privilégié des Marocains, ont proposé au second semestre un taux de 1,66%, contre 2,11% un semestre auparavant. La rémunération de ce produit de placement est en dégringolade depuis le second semestre de 2013 où le taux créditeur avait atteint un pic de 3,74% et était considéré comme le plus intéressant des produits de placements si l’on tient compte des paramètres risque-rendement-liquidité. Les seconds ne proposent plus un rendement aussi important qu’avant. En cause, la baisse des taux des bons du Trésor d’une part et l’amélioration de la situation des trésoreries bancaires d’autre part. Ces deux facteurs ont poussé les banques à revoir leur taux de rémunération des comptes bloqués à la baisse. Ils se sont situés à fin novembre (dernières données disponibles de Bank Al-Maghrib), à 2,85% pour les dépôts bloqués sur 6 mois et à 3,3% pour ceux ayant une maturité de 12 mois. Ils se sont donc contractés de 62 et 39 points de base sur une année glissante.

Enfin, les OPCVM investis en actions et les OPCVM diversifiés ont reproduit, voire dépassé la performance moyenne du marché actions. Selon l’AMMC, l’indice de performance de ces deux classes d’actifs a culminé à près de 28 et 11% respectivement. Ce qui place ces deux actifs comme les mieux rémunérateurs l’année passée qui talonnent directement la Bourse de Casablanca. En revanche, les fonds monétaires ont fait un timide saut de 2,12%, contre 2,75% pour les OPCVM obligataires de court terme et de 4,6% pour ceux de moyen et long termes.

Si l’investissement dans le marché actions était à privilégier durant 2016, l’année prochaine devrait s’inscrire sur le même trend. En effet, les taux des bons du Trésor devraient rester stables et bas et la Bourse devrait poursuivre sa tendance haussière, et ce, en excluant tout fait majeur de dimension exogène qui puisse perturber la donne.

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