Economie

La Bourse exigera un flottant minimum

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La dynamique est lancée avec pour seul objectif, «sortir le marché financier marocain de son inertie». C’est ce qui a réuni, mardi 16 juin à Casablanca, les plus grands financiers marocains dans un événement de taille «la deuxième édition des meetings de la Finance». En marge de cette rencontre, Omar Amine, président de l’Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, ont tenu un point de presse en présence de Rolang Bellegarde, qui est Senior Advisor to the CEO, Saudi Stock Exchange et ancien vice-président exécutif en charge des marchés européens et du listing, Nyse-Euronext.

Plus droit à l’erreur

Une réelle dynamique est engagée actuellement pour sortir le marché boursier marocain du blocage qu’il connaît. «Nous n’avons pas le droit de faire les mêmes erreurs que par le passé. Si en 2004, quand le marché boursier était florissant, nous avons raté l’occasion de lui bâtir un socle solide, aujourd’hui, vu les enjeux et l’ambition de positionner le Maroc en hub régional, ça devient une priorité en dépit de la difficulté», a relevé M. Amine. Pour sa part, M. Hajji a partagé cet avis, soulignant que le principal blocage que connaît la Bourse de Casablanca est connu de tous, il s’agit du manque de liquidité. «Nous nous sommes réunis tous ensemble pour essayer de trouver des issues à cette situation. Il n’est pas concevable que notre marché financier s’enlise encore plus dans l’inertie et ne remplisse plus son rôle de booster de l’économie nationale», a regretté M. Hajji.

Un marché en quête de liquidité

«Le marché financier marocain bénéficie d’une infrastructure efficiente, mais c’est un marché où il n’y a pas de volumes, pas de liquidité, pas de matière et pas de contenu. C’est donc un marché bloqué», a expliqué pour sa part M. Bellegarde. Et de poursuivre: «C’est-à-dire qu’en dépit de la matière qui existe, il ne fonctionne plus. Il ne joue plus son rôle de valorisation des sociétés et encore moins d’attractivité des investisseurs. Il est dans une situation complètement bloquée».
Et c’est justement ce constat partagé par tous qui a été à l’origine des débats engagés lors des Meetings de la Finance pour savoir comment sortir de cette situation. «Beaucoup de propositions ont été faites, beaucoup d’études, d’initiatives et de solutions techniques ont été mises sur la table. Certaines ne sont pas compatibles avec d’autres et le débat a été de savoir par où commencer pour assurer un séquencement efficient sans faire de contradictions», a précisé M. Amine.

Solution : Exiger un flottant minimum

«Le principal frein au développement de la liquidité sur le marché boursier marocain est sans doute le fait que le flottant minimum par société cotée n’est pas fixé», a souligné M. Bellegarde. Et de poursuivre: «un flottant minimum doit être exigible mais ne doit pas être défini en nombre de titres. Il doit être calculé en pourcentage de capital à mettre sur le marché au moment de l’introduction et en cours de vie de la société». Selon lui, c’est là un préalable pour faire en sorte que les sociétés viennent vers le marché. «Il est normal que des investisseurs qui se retrouvent face à un marché figé, avec des contraintes et peu de réalités, fassent demi-tour. Il faut savoir que personne n’ignore la situation du marché boursier marocain et ce n’est un secret pour personne que la valeur d’un titre n’est pas la bonne», regrette M. Bellegarde. Et de poursuivre : «Quand un banquier aborde un émetteur pour venir en Bourse, ce dernier a conscience que ce qu’on lui propose n’est pas du tout le prix qu’il va avoir, et qu’il aura des difficultés à maintenir ce prix surtout que les programmes de rachat sont devenus plus compliqués depuis la nouvelle réglementation du CDVM». Il s’avère donc vital pour le marché financier marocain de changer ses règles d’admission en Bourse.

Une transition en douceur

«Il faut faire en sorte que les entreprises qui ne respectent pas un seuil de flottant, les atteignent avec une valeur de transition et des délais logiques», propose M. Bellegarde. Selon lui, «il ne s’agit pas de sortir des sociétés de la cote ou de leur infliger des conditions illogiques. Cela n’aura pour effet que de pénaliser les investisseurs existants. Il faut réussir à pousser tout le monde à avancer en menaçant de sanctions sans pour autant être trop dur pour que la transition se fasse dans les meilleures conditions». En contrepartie, il ne faut pas non plus tomber dans l’inefficacité. Pour M. Bellegarde, «c’est un équilibre très difficile à atteindre. Il ne faut pas non plus que les sanctions soient là juste pour pénaliser sans améliorer les choses. Parce que dans l’autre sens si l’on impose des pénalités trop faibles, tout le monde les intégrera dans le coût de la communication et les choses resteront ce qu’elles sont». En gros, il faut trouver la bonne formule pour inciter les émetteurs à évoluer dans le bon sens.
 

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