Economie

La Bourse trace son chemin de relance

En attendant la promulgation des amendements déjà votés depuis le 30 décembre 2003, la Bourse de Casablanca a mis en place un nouveau plan de relance. Il s’agit d’une série d’objectifs à atteindre en termes de chiffres pour la prochaine décennie et définie dans une stratégie de développement, baptisée «Future 2006».
La réflexion part du constat fait depuis la création de cette place financière, laquelle se développe et croît, sans connexion avec les performances économiques réelles. En effet, en comparant la capitalisation boursière de la BVC par rapport au PIB national (environ 28%), le Maroc se place relativement bien par rapport aux pays à développement économique comparable. Ce ratio est de 0,04% en Bulgarie, 0,12% en Tunisie, 1,36% en Malaisie et 0,32% en Turquie. Le Maroc pourrait même améliorer son score et le porter bientôt à 48%, après la valorisation des sociétés étatiques comme Maroc Telecom, la Régie des Tabacs et les BCP( 80 milliards de dirhams pour ces trois établissements) prévues passer en bourse à moyen terme.
Mais, ce constat positif ne doit pas néanmoins, occulter des handicaps sérieux, notamment la faiblesse des sociétés cotées et un nombre limité des investisseurs physiques. Ainsi, au 31 décembre, on recensait seulement 20 000 détenteurs de parts d’OPCVM. Ce nombre ne cesse de baisser depuis quatre ans, après un pic de 25 000 personnes enregistré en 1999. La crise majeure qui a duré entre 1999 et 2002, n’a pas arrangé les choses. Ces principaux handicaps, de l’avis des régisseurs du marché, démontrent les limites du modèle actuel et justifient la nécessité de mettre en oeuvre une nouvelle stratégie, plus «courageuse, pertinente et volontariste ». D’où le plan «Future 2006».
La vision repose sur trois axes : l’élargissement du nombre de sociétés cotées, le développement de la liquidité du marché boursier et la création d’un marché à terme de taux.
Avec actuellement 53 sociétés cotées, et une faible présence des PME-PMI, la BVC a du mal à répondre aux besoins en financement des entreprises marocaines. D’autant que, le rapport accompagnant la présentation de Future 2006 fait état d’un tissu économique marocain dominé largement par les petites et moyennes entreprises. On en recense actuellement 1 287 unités employant plus de 160 employés et 3090, entre 40 et 160 employés.
L’objectif inscrit dans «Future 2006», c’est de doubler le nombre de sociétés cotées d’ici la prochaine décennie. Pour les trois prochaines années, ce nombre doit progresser de 20%. Reste à savoir les différentes mesures d’incitation à prendre pour y arriver, sachant que, jusque-là, les nouveaux critères relatifs à l’introduction en Bourse censés encourager les petites et moyennes structures à s’inscrire à la cote n’ont pas jusqu’à présent, eu l’effet escompté.
Egalement parmi les visées majeures inscrites dans «Future 2006 », l’amélioration de la liquidité du marché, un développement qui passe par la stimulation de l’activité.
Les initiateurs du plan misent sur une augmentation de 50% du nombre d’investisseurs physiques et, à l’issue de la prochaine décennie, la multiplication du nombre actuel par 100. Mais il faudra d’abord, pour se faire, inverser la tendance actuelle des investisseurs physiques, à la baisse et bien expliquer aux investisseurs potentiels les avantages de l’investissement en Bourse.
La création d’un marché à termes, troisième axe de «Future 2006», découle du développement du marché de gré à gré, compartiment assez structuré aujourd’hui pour laisser entrevoir la création d’un contrat à terme de taux basé sur des gisements de Bons du Trésor.
Ce marché à terme est destiné à servir les besoins des investisseurs d’une part et, d’autre part, à permettre à la BVC d’acquérir un savoir-faire dans la gestion des marchés dérivés. Objectif à ce niveau, atteindre un volume de 300 contrats échangés par jour dès la première année puis maintenir une croissance de 50% par an sur les cinq prochaines années.
Aujourd’hui, malgré les avancées organisationnelles et technologiques, le constat, en termes de produits et de marché, n’est pas élogieux. D’où cette feuille de route en trois axes, avec l’élargissement du marché, l’amélioration de la liquidité et la création d’un marché à terme de taux. A travers ce plan de relance, la BVC confirme son ambition de devenir l’institution de référence pour la promotion de l’épargne et l’encouragement de l’investissement.

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