Economie

La clémentine cartonne sur le marché canadien

© D.R

Bonne nouvelle pour les exportateurs d’agrumes. La clémentine marocaine s’écoule bien sur le marché canadien. Partout dans les grandes surfaces de distribution l’origine Maroc a le vent en poupe. Produit d’appel, promotions, la clémentine marocaine est mise en avant de différentes manières. Les commerçants savent que les Canadiens en raffolent et ils en profitent.

Cette nouvelle campagne est marquée notamment par des prix à la hausse comparativement à la même période l’an dernier. Au détail la barquette de clémentine de 2,3 kg est vendue à 4,99 dollars canadiens, soit 1 dollar de plus que la campagne précédente à la même période, indique Ian Routhier, acheteur en charge du développement des affaires chez Bar Imex. «Cette augmentation est une des retombées de la bonne campagne de l’an dernier.

Pour se maintenir, il est important maintenant de réguler l’offre car le Canada reste un petit marché qui est très vite saturé», souligne le professionnel. Les importateurs sont cependant confiants surtout qu’à l’instar de l’an dernier, la qualité gustative est au rendez-vous. La synergie initiée depuis l’an dernier entre institutionnels et professionnels marocains pour réguler les expéditions et assurer une bonne qualité du produit a en effet bien fonctionné.

Pour cette nouvelle campagne, les retombées de cette stratégie pourraient se traduire par une augmentation de 15% environ de la demande par rapport à l’an dernier, de l’avis des importateurs. Pour rappel, le marché canadien importe annuellement, toutes variétés confondues, environ 57.000 tonnes par an d’agrumes marocains dont 30.000 tonnes de clémentines fines, 12.000 tonnes de Nour et 15.000 tonnes de Nadorcott. Sur ce marché, les contraintes majeures auxquelles fait face l’origine Maroc sont assurément la pression des producteurs de Californie, d’Espagne et d’Israël. Pour l’heure, le vent est en faveur du produit marocain.

«Les taux de change des dollars USD/CAD ne favorisent pas l’export vers le Canada mais si cela venait à changer, on verrait probablement une recrudescence des produits américains sur le marché», juge Ian Routhier. Pour aller de l’avant, selon les acteurs du marché canadien, il est important de bien gérer les expéditions de chaque variété. Ce qui nuit encore aujourd’hui à l’origine sont les exportateurs qui font de l’évacuation du produit vers le marché canadien et envoient leur production en consignation, et ce en raison de la réduction de la demande sur le marché russe.

Les importateurs soulignent ainsi que pour la clémentine, rien ne sert de presser l’export. Il faut partir à point à la mi-octobre. En ce qui concerne la Nour, la bonne période serait un démarrage de l’export à la mi-décembre et un arrêt dès le 20 janvier. Une bonne commercialisation de la variété Afourer également appelée Nadorcott, serait un étalement de la production de manière à se maintenir sur le marché jusqu’à la fin de la campagne.

Sucess story

Dans l’introduction et le développement des importations d’agrumes marocains au Canada, le nom du groupe Courchesne Larose a marqué d’une pierre blanche l’histoire de l’origine Maroc. En activité depuis près d’un siècle, cette entreprise est dirigée aujourd’hui par la 3e et 4e génération de la famille Routhier et ses managers ne sont pas peu fiers de dire qu’ils sont les pionniers dans l’importation au Canada de la clémentine marocaine. C’est en effet à la fin des années 60 que le groupe Courchesne Larose a importé sa première palette de clémentines dans un conteneur d’oranges en provenance du Maroc, vers le Canada.

Les dirigeants de l’entreprise racontent dans ce contexte que l’arrivée sur le marché de cet «easy-peeler» du Maroc a toujours constitué un «happening», incitant même les stations de radios et de télévision à en parler. «C’est un moment fort que les consommateurs attendent avec impatience», avancent-ils. «Au Canada et plus particulièrement au Québec, quand il est question de clémentines, le Maroc est le mot qui vient à l’esprit des gens», soutient Ian Rhoutier, membre de la 4ème génération de la famille. Aujourd’hui encore leader sur le marché de la commercialisation des fruits et légumes, l’entreprise est spécialisée dans différentes sphères de cette filière telles que la distribution, l’importation, la logistique, le commerce de gros, l’emballage et les produits biologiques. En termes de variétés, ses dirigeants disent importer à travers le monde entre autres toute la gamme de citrus, pommes, poires, fruits à noyaux, raisins, kiwi, bleuet, cerises et tomates.
Pour encadrer son activité à l’international, le groupe Courchesne Larose a développé une société parallèle du nom de Bar Imex Int’l Inc. En raison de l’ampleur des échanges commerciaux avec le Maroc, un bureau a également été mis en place à Casablanca. En année 2015, le groupe a fait l’acquisition de 50% de la compagnie américaine Dandrea Produce. «L’un des objectifs de cette association est de faire connaître davantage la clémentine marocaine aux États-Unis, qui n’est présente sur ce marché que depuis quelques années», expliquent les représentants de l’entreprise. Également producteurs de plantation d’agrumes en Amérique du Sud, les managers de Courchesne Larose disent comprendre le défi quotidien des producteurs marocains. Pour développer les importations de l’origine Maroc, leur stratégie consiste en «la sensibilisation des chaînes canadiennes à la qualité des produits marocains», précisent-ils. Ils disent miser aussi sur le packaging. Auprès des clients ils vantent de même le service rapide et la régularité de l’approvisionnement avec le navire conventionnel. Cette année ils projettent d’importer du Maroc environ 25.000 tonnes tous citrus confondus. Leurs ambitions est «une hausse minimale de 15% annuellement au Canada. Aux USA ils tablent sur 30 à 35% par an».
 

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