Economie

La Comanav maintient le cap

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ALM : Après la phase de restructuration qu’a connue la Comanav, quel état des lieux faites-vous maintenant de la compagnie ?
Taoufiq Ibrahimi : Le redressement est par définition un processus long. Il engage toutes les dimensions structurelles liées à la gestion de la compagnie, financière, humaine, stratégique, commerciale…Les efforts sont menés sur tous les niveaux pour faire de la Comanav une compagnie à la hauteur des ambitions tracées. La plus prioritaire des actions entreprises ou à entreprendre étant l’aspect stratégique, la Comanav s’est orientée vers davantage de concentration sur le trafic des passagers. Ceci notamment par l’ouverture de nouvelles lignes, dont les deux prochaines seront celle de Tanger-Port Vendre (France) et celle de Nador-Naples (Italie), dont l’ouverture est prévue en juin prochain. Notre objectif est d’être présent sur toutes les grandes lignes entre le Maroc et l’Europe, avec tous les risques qu’une telle démarche comprend. Nous visons également à assurer une meilleure qualité de service à bord pour nos clients. Le but n’est autre que de faire évoluer vers le mieux les conditions d’accueil et de séjour, à travers des bateaux plus grands, plus rapides et plus de fréquences.
Nous sommes maintenant présents sur trois types de lignes. A commencer le court courrier, notamment dans les lignes reliant Tanger à Algesiras ou Tarifa, à travers des navires rapides (fast ferries) avec des durées de voyages qui ne dépassent pas 2h30. Il y a aussi les lignes moyennes, reliant Nador à Al Hoceïma à Almeria, allant de 6 à 8 heures de voyage où nous avons également un positionnement confortable. A ces deux derniers s’ajoute le long courrier reliant Tanger à Sète.
Qu’en est-il du fret ? la Comanav dispose-t-elle des ressources humaines nécessaires pour mener à bien ses différentes stratégies?
En matière de fret, qui est par ailleurs notre métier traditionnel, nous tendons désormais à développer une nouvelle approche, qui nécessitera plus de temps avant de prendre forme. Cela s’explique par la dimension globale de cette démarche dont l’objectif est de développer l’activité maritime proprement dite, mais aussi l’activité portuaire.
Le Maroc dispose aujourd’hui, et en grande partie grâce aux efforts de la Comanav, d’un savoir-faire qui lui est propre et dont le développement a eu lieu tout au long des quarante dernières années. Certaines compétences cultivées au sein de la Comanav ont migré vers d’autres compagnies ou créé leurs propres affaires dans le secteur privé.
Cet état des lieux probant en matière de compétences nécessite un grand effort d’investissement, en termes à la fois de formation et d’introduction de nouvelles technologies, ainsi qu’en matière d’introduction de sang-neuf, tout en verrouillant les robinets de la masse salariale après la phase de restructuration sociale entreprise au sein de la compagnie.
Qu’en est-il des nouveaux investissements de la Comanav ?
Les cinq prochaines années verront de grands changements à la Comanav. Des changements sur lesquels nous sommes très engagés. D’abord en matière de rénovation et de nouvelles acquisitions de navires avec, en prime, l’introduction de la vitesse via des navires plus jeunes, plus modernes et plus respectueux des règles de sécurité. Certains de ces navires, achetés en seconde main, seront introduits au courant de cette année 2004.
Aujourd’hui, nous disposons de huit navires en propriété, mais nous en exploitons le double, les huit autres étant en location.
Le Maroc s’inscrit également dans une optique 2010 visant à atteindre 10 millions de touristes. Quels sont les efforts entrepris par la Comanav pour accompagner cette ambition ?
Notre but est de répondre au besoin constant de Marocains résidant à l’étranger, qui représentent 80 à 90% de nos clients, en élargissant à la fois nos fréquences et les points desservis.
Notre stratégie s’inscrit également en parfaite cohérence avec la stratégie 2010, visant le développement du tourisme national, à travers de meilleurs packages et offres plus attrayantes, en collaboration avec les agences de voyages dont l’un des axes serait celui des mini-croisières. On sera au rendez-vous.
Quel état des lieux faites-vous du processus de privatisation entamé par la Comanav ?
Notre plus grand challenge a été de faire en sorte que la compagnie continue d’exister, avec une orientation claire et de croire à nouveau en notre métier.
Objectivement et financièrement, la société était confrontée au risque de disparition. L’Etat a dû intervenir. Une nouvelle genèse se prépare. Et le processus de privatisation de la compagnie, certes long avec des procédures à suivre, n’en maintient pas moins le cap.

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