Pour discuter affaires, les Arabes se sont réunis autour d’un nouvel espace dédié : l’Arab Business Council (ABC), qui a tenu sa première assemblée générale à Marrakech les 25 et 26 novembre. Cette conférence intervient en effet dans un contexte marqué par la faiblesse des échanges commerciaux inter-arabes.
Quelques chiffres le démontrent. Alors que les échanges économiques régionales ne dépassent guère les 10%, les échanges commerciaux du monde avec l’Europe gravitent autour de 66 %.
À l’origine de cette situation, une série d’entraves qui peuvent être résumées dans la persistance d’un système douanier particulièrement contraignant et une fiscalité lourde. La conférence de Marrakech a été justement une occasion pour se pencher sur les réformes qui devraient êtres engagés par les pays arabes, ainsi que sur l’impact des accords de libre-échange sur les économies domestiques. De création récente (juin 2003), l’Arab Business Council compte une centaine de membres représentant une quinzaine de pays. Il s’assigne pour missions d’encourager les réformes dans le monde arabe, de renforcer la compétitivité et la coopération entre les régions, les gouvernements et les entreprises.
Un discours nouveau dont la conférence de Marrakech s’en est fait fortement l’écho. Résultat : un plan d’action et beaucoup de recommandations qui vont dans le sens de jeter les bases d’un business inter-arabe plus rationnel et davantage compétitif. Dans ce cadre, les conférenciers se sont mis d’accord pour mettre en place une banque de données économiques et financières dans le monde arabe.
Un instrument qui devrait participer à l’amélioration de la compétitivité des économies arabes. Parallèlement, les conférenciers ont appelé les «conseils nationaux de compétitivité» à collaborer avec d’autres centres régionaux d’affaires. Objectif : établir une force de frappe de l’investissement qui doit, selon les termes du communiqué final de la conférence renforcer les synergies entre les différents acteurs des économies arabes : les centres d’affaires arabes, ceux des pays du G8, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), de la Chine et de l’Inde».
Concernant le volet des échanges commerciaux, l’Arab Business Council a incité les gouvernements arabes à supprimer toutes les listes négatives établies dans le cadre des accords de libre-échange. Un appel qui a été suivi immédiatement par une première initiative de l’Egypte, qui a décidé de supprimer les listes négatives annexées aux accords commerciaux signés avec la Jordanie concernant tous les produits jordaniens, à l’exception du textile.
D’autres recommandations ont été formulées lors de cette conférence et qui portent sur la suppression des droits de douanes inter-arabes concernant tous les intrants industriels, ou encore sur la mise en place des mécanismes de résolution de conflits qui peuvent survenir dans le cadre des accords régionaux de libre-échange.