«La création d’emplois devra être la priorité» pour les pays de l’OCDE, qui doivent créer 17 millions d’emplois «pour retrouver les niveaux qu’ils connaissaient avant la crise», a indiqué mercredi le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria. «Réduire en même temps le chômage et les déficits budgétaires est un défi de taille, mais il faut s’y attaquer de front», a souligné M. Gurria à l’occasion du lancement à Paris du rapport «Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2010». Le chômage a probablement touché son point le plus haut dans la zone de l’OCDE, ayant atteint 8,6% en mai 2010, affirme le rapport, relevant que dans l’ensemble des pays de l’Organisation, on compte désormais 47 millions de chômeurs. «Un haut niveau de chômage ne peut pas devenir la nouvelle norme et un ensemble de politiques, bien conçues et coordonnées, doivent permettre de lutter contre ce phénomène», prévient l’OCDE. Aujourd’hui, le «déficit d’emplois» est très variable selon les pays. Aux Etats-Unis, il est estimé à près de 10 millions d’emplois et en Irlande, il faudrait plus de 318.000 créations d’emplois pour retrouver les niveaux d’avant la crise, souligne le rapport, notant que l’Espagne a, pour sa part, perdu 2,5 millions d’emplois depuis la fin de 2007. L’enjeu pour les gouvernements, estime l’OCDE, est de trouver un équilibre entre la consolidation fiscale et l’aide aux personnes qui en ont le plus besoin, en particulier les jeunes et les chômeurs de longue durée. Il est capital de continuer d’aider efficacement ces personnes et les gouvernements doivent résister à la tentation de réduire les prestations ou de diminuer les sommes allouées aux services de recherche d’emploi pour faire des économies à court terme, souligne l’Organisation. Dans les économies émergentes, la crise financière mondiale pourrait aussi inverser la tendance positive observée depuis le début des années 1990, marquée par un accroissement du PIB par habitant et le recul de la pauvreté. Au Brésil et au Mexique, l’impact sur l’emploi formel sera vraisemblablement pire, en particulier pour les jeunes et les travailleurs peu qualifiés, met en garde l’OCDE.