Economie

La dette grecque continue d’inquiéter les marchés

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Les marchés estiment que face à une conjoncture économie déprimée et une dette publique qui atteindra à terme 160% de son PIB, la Grèce n’aura d’autre choix que d’engager une négociation en ce sens. Lundi, des sources au sein du gouvernement allemand avaient indiqué à Reuters qu’ils ne voyaient pas la Grèce passer l’été sans restructurer sa dette. Mardi, c’est un journal grec qui a attisé les craintes en citant une source européenne selon laquelle le gouvernement de George Papandréou était désormais conscient qu’une certaine restructuration de la dette était inévitable. «Le gouvernement grec a réalisé qu’il n’y avait pas d’autre solution et a accepté une légère restructuration», écrit Eleftherotypia citant un responsable de la Commission qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat. Une porte-parole de l’exécutif communautaire a immédiatement réagi à cet article en apportant un nouveau démenti. «Nous démentons très fermement», a déclaré la porte-parole. «Il est impossible qu’une telle déclaration soit correcte dans la mesure où il n’y a aucune discussion en cours entre les autorités européennes et le gouvernement grec», a-t-elle dit. Ces déclarations n’ont toutefois pas ramené le calme sur les marchés et la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir des obligations grecques à dix ans plutôt que des Bunds allemands de même échéance, qui sont la référence, a atteint un nouveau record, à 1.134 points de base. Mardi, Athènes a dû payer un taux de 4,1% pour lever 1,625 milliard d’euros sur trois mois, soit sensiblement plus que les 3,85% payés lors d’une émission similaire en février. «Au cours des derniers jours, les discussions autour d’une restructuration ont pesé sur les taux. Les étrangers sont inquiets et ne participent pas aux émissions», a expliqué un trader. Les Etats membres de l’UE ont octroyé en mai dernier à la Grèce un programme d’aide de 110 milliards d’euros sur trois ans en échange d’une réduction drastique de ses déficits et de profondes réformes structurelles. Les autorités grecques ont prévu de revenir sur les marchés en 2012, afin d’anticiper la fin de l’aide européenne en 2013 mais le maintien des primes de risque à un niveau prohibitif fait peser de sérieux doutes sur ce calendrier. Lundi, le journal allemand Die Welt avait cité un ministre grec qui estimait que la question n’était plus de savoir si la Grèce restructurerait sa dette mais quand elle le ferait. Les autorités grecques ont toutefois constamment démenti de telles intentions au cours des derniers jours, alors que la Commission et surtout la Banque centrale européenne sont vivement opposées à cette idée. La BCE estime notamment que cela aura des conséquences inestimables sur les marchés, les banques et les fonds de pension européens. Le membre allemand du conseil des gouverneurs de la BCE, Jürgen Stark, a par ailleurs déclaré au journal portugais Publico qu’une restructuration ne réglerait pas les problèmes de la Grèce, qui serait condamnée à l’avenir à payer une prime de risque plus élevée.

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