Economie

La filière du carton est-elle solide ?

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Le secteur du papier et du carton compte au Maroc quelque 61 entreprises employant plus de 5500 personnes, dont quelque 870 employés saisonniers. Selon une étude du ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie rendue publique il y a une vingtaine de jours, la valeur de production de cette branche a été, en 2002, de l’ordre de 3340 millions de dirhams. Si le taux de croissance entre 1998 et 2002 a été de 6%, les investissements ont pour leur part baissé. Ils étaient en 2002 : 188 millions de dirhams contre 279 millions en 2000. Il en ressort qu’une seule entreprise fabrique de la pâte à papier, six produisent du papier et du carton, alors que 54 les transforment en divers articles. Seules deux entreprises sont nettement exportatrices, estime l’étude. Pour ce qui est de la balance commerciale de la filière, elle était déficitaire avec un taux de couverture de l’ordre de 35%. Les exportations, d’une valeur de 733 millions de dirhams en 2002, sont en grande partie composées de pâte de papier. De qualité moyenne à cause du bois local comportant trop de lignine et moins de fibres, la filière se trouve confrontée sur le marché international à une concurrence des plus rudes.
Du côté des professionnels, cette baisse de la production a été cruellement ressentie. À leurs yeux, l’industrie du papier et du carton se trouve sérieusement menacée par les différents accords de libre-échange que le Maroc a signés lors des dernières années. « Nous risquons à court terme d’être envahis par les profuits en provenance des pays arabes tels que : cahiers scolaires, boîtes d’emballage imprimées, produits finis, étiquettes imprimées ou pré-imprimées ainsi que des dépliants commerciaux», estime un professionnel. Et d’ajouter: «Nous sommes aujourd’hui alarmés par les accords d’Agadir donnant une franchise totale depuis le 1er janvier 2005 créant ainsi un grand malaise dans notre secteur. Il est inconcevable que les papiers non fabriqués localement soient soumis à des protections douanières, alors que des produits finis, de qualité égale, importés d’Egypte, de Tunisie ou de Syrie, sont exemptés de droits de douanes». Pour maintenir la compétitivité des transformateurs et imprimeurs nationaux face à cette avalanche de produits étrangers, les professionnels estiment que la baisse des droits de douane pour les produits en provenance de l’Europe ou hors Europe, actuellement de l’ordre de 35% pour les premiers et de 50% pour les seconds. Dans les autres pays arabes concernés par les accords d’Agadir, ces droits sont beaucoup moins importants. En Egypte par exemple, les produits entrant du vieux continent, d’Asie ou des Etats-Unis ne sont taxés qu’à 12% et passeront à 6% à compter du 1er septembre 2005. En Tunisie, ces droits de douanes ne sont que de l’ordre de 10%. «Dans ces conditions, il nous est pratiquement impossible de concurrencer avec ces pays qui importent en grande partie d’Asie et d’Europe». Les différentes entreprises
de cette filière sont donc acculées à se mettre à niveau pour faire face à cette nouvelle donne. Se sentant menacées, ces dernières ont procédé à un mouvement de concentration ou de partenariat. Une obligation eu égard à la faiblesse des unités au point de vue production mais surtout capacité d’investissement. Les professionnels en sont conscients, mais ils demandent aux ministères de tutelle d’encourager les investissements en la matière, et ce notamment à travers l’octroi de terrains dans les différentes zones industrielles, de subventions pour inciter les exportations Sud-Sud. Les professionnels demandent en outre une réduction des coûts de l’énergie et une baisse des taux d’intérêts bancaires.

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