Economie

La fracture numérique qui divise

Plus d’une centaine de pays, dont au moins 56 chefs d’Etat et de gouvernement devraient participer à la première phase de cet événement qui se déroule en deux temps. Conçu il y a deux ans comme un moyen d’aider les pays pauvres à mieux utiliser l’Internet et à s’en servir comme un outil au service du développement, le SMSI a depuis lors considérablement élargi son champ de compétences. Et il s’est emparé de la plupart des problèmes liés à la société de l’information, dont la régulation de l’Internet et la liberté de la presse. Mais à moins d’un mois du début des travaux, les participants ne parviennent toujours pas à s’entendre sur le contenu des discussions. Car les sujets qui fâchent ne manquent pas. Après une semaine de négociations, les délégations n’ont pas réussi à s’entendre sur une manière concrète pour réduire la fracture numérique entre pays développés et pays en développement. D’autres points litigieux divisent également les participants, parmi lesquels figurent la question du contrôle de l’Internet, celle de la liberté d’expression, des médias, et du financement du développement mondial de la société de l’information. Ainsi, certains pays en développement, comme le Brésil et l’Inde, voudraient que la régulation d’Internet relève de la responsabilité des Etats ou d’une organisation supranationale. Les pays riches préfèrent par contre laisser le secteur privé s’en charger. Dans le même registre, plusieurs ONG ont dénoncé la tentative de certains pays comme la Chine, le Pakistan ou la Tunisie (qui doit accueillir la deuxième phase du sommet en 2005) de faire légitimer par le sommet le droit des Etats à censurer les informations diffusées sur la toile. Ces ONG dénoncent aussi l’absence d’un consensus en ce qui concerne la reconnaissance des médias comme des acteurs à part entière de la société de l’information. « Ce qui équivaut à organiser une conférence sur l’agriculture sans paysans », estiment ces derniers. Mais c’est sur le financement que le sommet achoppe sérieusement. Dans un monde où la moitié de la population n’a jamais passé un coup de fil, l’un des enjeux majeurs est le financement des investissements dans les infrastructures et la formation, indispensables pour accélérer le décollage des télécoms et d’Internet. Une approche financière crédible fait cruellement défaut en la matière. Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a proposé la création d’un Fonds de solidarité numérique. Verdict sans appel, la proposition a été rejetée par la plupart des pays occidentaux. De même, le projet de raccordement à l’Internet de tous les villages de la planète d’ici 2010 bute lui aussi. Et ce qui est certain, c’est que ces objectifs ont été renvoyés à l’horizon de 2015 et au-delà. Dommage.

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