D’après l’OCDE, la croissance française serait de seulement 0,9% en 2008, «les gains enregistrés au premier trimestre ayant été annulés dans une large mesure par une dégradation marquée de la situation durant le reste de l’année». «Les effets de ces turbulences se feront sentir durant une grande partie de 2009 pour laquelle on table sur une croissance négative jusqu’au milieu de l’année, suivie d’une reprise progressive de l’activité», poursuit l’Organisation. Selon ses prévisions, le PIB reculerait ainsi de 0,4% l’an prochain, avant de se redresser nettement en 2010 (+1,5%). Le gouvernement français table pour sa part sur une croissance comprise entre 0,2 et 0,5% en 2009, et de 2,0% en 2010. Ce «repli marqué de l’activité en 2008 et 2009 devrait entamer sensiblement les recettes budgétaires», tandis que «la montée du chômage exerce des pressions à la hausse sur les dépenses sociales», analyse l’OCDE. En conséquence, le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) devrait passer de 2,9% du PIB cette année à 3,7% l’an prochain, puis à 3,9% en 2010, bien au-delà de la limite de 3% autorisée par la Commission européenne. La dette publique devrait dépasser 70% du PIB d’ici 2010 alors que le pacte de stabilité européen préconise un taux de 60% au plus. L’objectif du gouvernement français est de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2010, après l’avoir laissé se creuser à 3,1% en 2009 en raison de l’impact de la crise sur les finances publiques. Le repli de l’activité économique «se répercute rapidement sur le marché du travail, puisque les pertes nettes d’emplois au second semestre 2008 devraient faire grimper le taux de chômage aux alentours de 7,5% d’ici à la fin de l’année», estime encore l’OCDE.