Un sérieux revers pour le gouvernement Jospin à la veille des élections présidentielles. Le jeudi 7 février, Laurent Fabius a revu à la baisse la croissance pour 2002. Son estimation porte aujourd’hui sur 1,5 % de progression moyenne du produit intérieur brut (PIB), soit un point de moins que le scénario de croissance de 2,5 %, sur lequel s’est articulée le budget Finances 2002.
Ce retournement n’a pas surpris pour autant les économistes, les conjoncturistes et les banquiers qui ont qualifié les prévisions de Fabius d’irréalistes. Le ministre des Finances s’est accroché malgré des critiques sévères à maintenir sa prévision de 2,5 % de croissance pour 2002 contre 2,1 % en 2001, et ce en dépit des impacts éventuels des attentats du 11 septembre. Comment alors qualifier l’entêtement du gouvernement Jospin ? Selon des observateurs de la vie politique française, il s’agit là d’un acte qui marque une certaine motivation du Premier ministre en matière de finances publiques qui est à contre courant des prévisions de la Commission Européenne.
Aujourd’hui, le gouvernement prévoit une petite relance au titre du premier semestre 2002. La croissance française atteindrait un rythme annuel de croissance de l’ordre de 3% au cours des trois derniers mois de l’année. Les analystes estiment par ailleurs que l’activité économique pourrait enregistrer un recul sur les trois derniers mois de l’année.
Notons que depuis janvier, les indicateurs de la reprise de l’industrie sont au vert. Mais le sentiment d’incertitude est toujours de mise. Si certains économistes tablent sur un retour à un rythme de croissance annuel de 3 % à fin 2002, d’autres s’attendent à ce qu’il accuse un léger recul en 2003. Notons que le budget 2002 s’articule autour d’un déficit public de 1,4 % du PIB.