Le Crédit agricole du Maroc et l’université Mohammed V de Souissi ont signé, le 28 octobre à Rabat, une importante convention donnant ainsi le coup d’envoi d’un nouveau cycle de formation, d’une durée d’un an, dans les domaines, juridique et judiciaire, relatifs à la pratique bancaire. En effet, cette formation est destinée, en plus des cadres du Crédit agricole, aux magistrats et aux avocats désireux de perfectionner leurs connaissances dans le domaine de la pratique bancaire.
Compte tenu du fait que le Crédit agricole est un membre du Groupement professionnel des Banques marocaines (GPBM), ce nouveau cycle de formation est bien évidemment ouvert à l’ensemble des banques. La convention a été signée par Taïeb Chkili, président de l’université Mohammed V Souissi, Zouhaïr Fassi Fihri, directeur général du Crédit agricole, et Abderrazak Moulay Rachid, Doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales.
« Ce cycle de formation vise à faciliter la compréhension de la réglementation juridique dont la complexité a montré l’existence de profondes divergences quant à l’interprétation des textes et à l’application des procédures », a souligné Taïeb Chkili.
Pour sa part, Zouhaïr Fassi Fihri a expliqué, parlant de l’importance de la formation, que « le banquier aura conscience des dangers et des lignes rouges qui entourent l’exercice de sa profession caractérisée essentiellement par l’amélioration de la productivité ». Sans oublier que « la formation permettra également au juriste de comprendre la nature de l’activité bancaire, sa complexité et sa technicité ».
En clair, l’objectif poursuivi à travers ce partenariat devrait ainsi permettre à toutes les parties concernées d’agir en synergie dans le cadre d’un échange d’expertises dans l’optique de rehausser les capacités d’assimilation, d’interprétation et de maîtrise des ressources humaines bancaires, juridiques ainsi que judiciaires.
Deux types de formation sont offerts. Une formation diplômante, d’une part, et un cycle de formation avec l’octroi d’un certificat. Ce dernier point, vise, a expliqué le DG du Crédit agricole, à enrichir les connaissances des uns et des autres, notamment à l’occasion de la promulgation de nouvelles lois.
Par ailleurs, les parties ont convenu, à la signature de la convention de partenariat, d’organiser des séminaires et des tables rondes, nationaux et internationaux, sur des thématiques en rapport avec les volets juridiques et judiciaires de la pratique bancaire.
En résumé, ce partenariat a schématiquement deux vertus essentielles. D’une part, il prouve que la mise en place d’un véritable partenariat entre le secteur privé et l’université est bien possible, et ce conformément à l’esprit de la Charte de l’éducation de la formation et de la réforme de l’université. D’ailleurs, les étudiants de l’UFR professions judiciaires et juridiques vont bénéficier de stages au sein du Crédit agricole dans le but de confronter les connaissances théoriques acquises sur les bancs de la faculté avec la réalité professionnelle.
Le deuxième intérêt de cette convention est de diminuer le fossé qui existe entre le banquier et la justice. En effet, les cadres chargés du contentieux dans le secteur bancaire savent pertinemment bien que bon nombre de magistrats, pour des raisons purement sociales, sont très peu sensibles aux contraintes et aux intérêts des banques. Grâce à ce nouveau type de formation, certains juges pourront comprendre que le banquier n’est pas un mécène.