EconomieUne

La prévoyance «accident» boudée par les Marocains

© D.R

Au Maroc, rares sont les particuliers à souscrire à une assurance leur permettant une garantie contre les accidents de la vie privée. Or personne n’est à l’abri d’un accident grave pouvant lui causer une invalidité totale et permanente. Comparé aux autres produits d’assurances, le taux de pénétration de la couverture accidents de la vie est presque nul. Les professionnels du secteur relèvent au niveau national un taux inférieur à 4 %. Le constat établi par les assureurs démontre qu’ «en dehors des accidents du travail qui ne sont couverts que par les contrats professionnels, la notion de prévoyance accident est encore absente dans l’esprit du Marocain surtout quand il s’agit de contrat individuel». Toutefois, l’accident se produit toujours de manière soudaine et inattendue, quel que soit l’endroit ou l’activité en cours. En cas de décès ou d’invalidité totale et permanente, l’accidenté ne serait pas l’unique victime. Le conjoint, les enfants ou même parfois les ascendants font aussi face au déséquilibre financier causé par la perte ou l’invalidité de la personne qui les prend en charge. «Selon des chiffres officiels, un seul foyer sur dix arrive à épargner des capitaux plus ou moins conséquents au Maroc. Cette faible capacité d’épargne fait que le Marocain doit penser davantage à se munir de ce genre de contrat», nous explique un professionnel. Selon la même source, seules trois populations adhèrent à l’assurance accident de la vie de manière volontaire au Maroc.

Citons en premier lieu les stagiaires. N’ayant pas encore de contrat de travail sédentaire, ils sont dans l’obligation d’adhérer, en période de stage, à une assurance accident autre que celle proposée par le contrat groupe de l’employeur. «L’avantage pour les stagiaires réside dans le fait que ce type de contrat couvre tout accident qui peut se produire au quotidien aussi bien au niveau professionnel que personnel», explique notre source. Le contrat accident de la vie est également prisé par les conducteurs particuliers de véhicules de transport ou de marchandise. Cette population est particulièrement avisée par rapport à l’accident en général, qu’il soit causé ou subi. La troisième catégorie regroupe les travailleurs dans les communes rurales. «On parle plus d’agriculteurs qui travaillent à leur propre compte. Ils optent pour ce genre de couverture vu que leur travail n’est pas formalisé (sans contrat de travail)», indique le professionnel.

Bien que beaucoup de personnes n’adhèrent pas à ce produit d’assurance, les compagnies marocaines continuent tout à le commercialiser. Etant un produit d’assurance qui permet d’avoir un capital conséquent, déclenché en cas d’extrême nécessité, il est toutefois proposé par tous les assureurs. Généralement il est enveloppé dans une gamme de produits comme la couverture des frais médicaux, hospitalisation et frais de transport médical en cas d’accident. La cotisation annuelle peut varier selon l’importance du capital d’indemnisation. Cela peut commencer à moins de 200 DH/an jusqu’à plus de 2.000 DH/an. Selon les professionnels, il ne s’agit pas de cotisations cumulables. Les capitaux en sont complètement indépendants et varient en conséquence. Ils peuvent atteindre 350.000 DH pour certaines compagnies d’assurances.
A noter aussi que les accidents du travail sont exclus de ce type de couverture. Toutefois l’indemnisation se fait selon le constat des conséquences causées par l’accident, soit le décès ou l’invalidité totale et irréversible. Les conditions de l’accident n’étant qu’un détail négligé au moment du constat pré-indemnisation.

Maryem laftouty

(journaliste stagiaire)

Articles similaires

ActualitéUne

INDH-ONDH : Des enquêtes de terrain auprès de 4.000 ménages en milieu rural

Pour l’identification des besoins des populations ciblées à Casa–Settat

EditorialUne

Moisson

Le secteur agricole marocain récolte aujourd’hui ce qui a été semé et...

UneVidéos

Vidéo. Le ministre de l’agriculture et de l’élevage du Niger salue « le soutien remarqué du Maroc »

Au SIAM, M. Sadiki s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture et...