Economie

«La protection de l’environnement est une responsabilité collective»

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ALM : Quels sont vos programmes de sauvegarde de l’environnement?
Abdelkébir Zahoud : Les études entreprises ont montré qu’au Maroc, la dégradation globale de l’environnement est estimée à un taux annuel d’environ 3,7% du PIB. Afin de résoudre ces problèmes, des programmes prioritaires de grande envergure ont été mis sur pied. Il s’agit du programme national d’assainissement et d’épuration des eaux usées couvrant plus de 300 villes et centres urbains, du programme national des déchets ménagers concernant la collecte des déchets et le nettoiement, la fermeture et la réhabilitation des décharges sauvages et la généralisation des décharges contrôlées, le programme de dépollution industrielle et enfin le programme d’amélioration de la qualité de l’air.  D’autres actions sont entreprises pour la conservation des forêts et de la biodiversité, la promotion de l’amélioration de l’environnement urbain, la prévention des risques liés aux produits chimiques, aux déchets dangereux et aux pollutions accidentelles en mer. Il est important de souligner que la préservation et la protection de l’environnement naturel est une responsabilité collective des pouvoirs publics en général mais aussi des opérateurs publics et privés qui génèrent les pollutions.

Quelles mesures entreprend le Secrétariat d’Etat pour contrecarrer le manque de ressources en eau ?
Sous l’impulsion constante des directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc, s’est engagé dans une politique volontariste de maîtrise de la demande en eau et de mobilisation des ressources en eau grâce à la réalisation de grands barrages réservoirs, d’ouvrages de transfert pour donner réalité au principe de solidarité entre les régions excédentaires et les régions d’utilisation de l’eau.  Cette politique a eu des succès indéniables, reconnus à l’échelle internationale et qui ont conduit à instaurer le Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau, décerné tous les trois années en collaboration avec le Conseil mondial de l’eau.

D’autres chantiers ?
La réutilisation des eaux usées épurées en irrigation et l’arrosage des golfs et des espaces verts et l’extension progressive du dessalement de l’eau de mer pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable des grandes agglomérations urbaines situées en zones côtières souffrant des déficits en ressources en eau conventionnelles. Je rappelle que lors des sécheresses des années 1980, c’est le recours aux eaux souterraines qui a permis de sauver de nombreuses régions des difficultés de la pénurie d’eau. Il faut donc un sursaut national et une mobilisation générale pour que l’eau souterraine soit protégée.

Le volet partenariat au niveau national et international.
Le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement fait de sa politique hydraulique et environnementale un champ de partenariat fructueux au niveau national mais également international. Au niveau national, le SEEE a établi des programmes de partenariat avec les différents acteurs de l’eau, de l’environnement et du développement. Ainsi, plusieurs programmes d’appui à l’intégration de la dimension environnementale sont menés en partenariat avec de nombreux opérateurs économiques et établissements publics. En outre, plusieurs accords de partenariat sont conclus avec les agences de développement, les collectivités locales et les associations dans l’objectif de réaliser des projets intégrés et territorialisés répondant au besoin pressant des populations en matière d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement liquide et d’amélioration du cadre de vie.

Et dans le domaine de l’eau ?
Les exemples de partenariat sont nombreux dont notamment le Programme de généralisation de l’accès à l’eau potable (PAGER) et le Programme national de l’économie de d’eau d’irrigation ou le Programme de protection des villes et centres urbains contre les inondations conduits en partenariat étroit avec les collectivités locales.

Au niveau international ?
Dans le cadre de la coopération sud-Sud, le Maroc a mis son savoir-faire en matière de météorologie, plus particulièrement en matière de pluie provoquée, au profit de plusieurs pays africains. Ainsi, à l’instar du programme ALGHAIT marocain, deux autres programmes de pluies provoquées ont été mis en œuvre, à savoir le SAAGA au Burkina Faso, au Sénégal, le programme RAHMA en Mauritanie.  De même, plusieurs pays et organismes internationaux sollicitent de plus en plus les compétences marocaines dans les domaines liés à l’eau pour apporter une assistance technique ou réaliser des expertises au profit de pays en voie de développement, notamment en Afrique. En outre, le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement bénéficie du levier de la coopération internationale avec les pays développés amis et les organisations internationales en vue de renforcer constamment ses capacités techniques et financières en faveur des actions de protection de l’environnement.

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