Economie

La réflexion nourrit l’espoir

© D.R

Les actions/réactions du monde politico-économique dans le domaine de la recherche du développement ne doivent pas nous surprendre. Nous évoluons dans un milieu socio-culturel composite et divers.
Devant le même dossier, des administrations publiques peuvent avoir, le plus normalement du monde, un point de vue divergent par rapport aux positions du gouvernement, lequel peut avoir de bonnes raisons pour ne pas partager celui des partis politiques qui de leur côté peuvent ne pas tenir suffisamment compte de l’opinion des citoyens et de la société civile.
Tout cela bien entendu dans l’hypothèse que tout le monde place l’intérêt général au- dessus de toutes les considérations. La question est alors de savoir pourquoi nous ne choisissons pas souvent le chemin le plus court pour réaliser les synthèses et les arbitrages nécessaires?  Ce genre de problème se pose à tous les pays en développement  et nous ne sommes pas les seuls ; c’est pour cela que nous devons garder notre sérénité, sachant que nos façons différentes de réagir contre le sous-développement est signe de bonne santé politique et qu’elles devraient nous rapprocher plus qu’ils ne devraient nous séparer, à condition bien entendu  que nous apprenions à nous accepter mutuellement et à nous rendre complémentaires.
Dans le tourisme par exemple, le gouvernement, qui est un organe politique, est enclin à défendre son action et à se conformer, du mieux qu’il peut, au contenu de son programme. De son côté le secteur privé, par essence mercantile, cherche à faire des affaires, quelquefois même, à la limite du légal et au moindre effort possible, les opinions publiques quant à elles, avec les médias comme porte-parole, trouvent normal de jouer le rôle de la mouche du coche pour animer l’ensemble.
Il est évident que le gouvernement, comme le suggèrent certaines voix aujourd’hui, a tout à gagner à mettre ses ministres sous cahiers de charges pour obtenir d’eux le maximum de rendement, tout en restant à l’écoute des recommandations et observations des citoyens et des médias. Aucune partie ne doit ramener la couverture à soi et se plaindre, à l’instar de la mouche du coche, qu’elle est seule présente sur le terrain.
J’avais ce genre de pensées quand on m’apporta les statistiques partielles du premier semestre 2005.
A l’évidence l’embellie continue et les tendances s’améliorent sur les hôtels classés, les nuitées réalisent pour les premiers six mois de 2005 1,128 million de nuitées supplémentaires par rapport à la même période de l’année passée. Un grand bol d’oxygène dû essentiellement à la vitalité du tourisme européen + 1,018 million de touristes dont 60% sont Français ! Toujours cette fameuse dépendance !
L’animation des activités touche tous les pays et tous les marchés sauf deux petits créneaux celui de la Scandinavie et celui de l’Autriche qui stagnent depuis 2002.
Cette envolée est due, à plus de 82%, aux performances de Marrakech (59%) et d’Agadir (23%)
Les 12% restants sont le fait du reste du Royaume : Casablanca, Fès, Tanger, Rabat et Ouarzazate notamment.
Au rythme où vont les choses il faudrait peut être penser à alimenter rapidement «la destination Maroc» de capacités d’hébergement complémentaires. En effet, la ville de Marrakech est en train de saturer: avec un taux d’occupation de 68% elle atteindra ses limites à 75%, l’année prochaine avec un taux de 7% seulement d’augmentation. Quant à Agadir, elle suit le mouvement et se trouve être à 55%. Dans trois ans, elle affichera complet avec seulement 10% de croissance continue. C’est dire que ce qui reste à faire est aussi important sinon plus que ce qui a été fait.
Sans rabâcher à nouveau les fameux objectifs techniques, financiers et socio-économiques de la vision 2010, nous devons être conscients – l’obligation morale d’optimisme  mise à part- que notre salut réside dans la révision urgente de nos concepts et de nos méthodologies.
Aucun groupe ou partie concernée ne doit affronter seul le destin d’animer une révolution économique aussi importante et décisive que celle prévue dans la vision 2010 du tourisme, voulue comme la locomotive qui doit tirer l’ensemble de l’économie nationale et provoquer dans le pays les ruptures nécessaires à son décollage.
Le Maroc se mobilisera pour ce magnifique challenge ou ne se mobilisera pas.  Dans ce dernier cas il n’aura à l’évidence aucun moyen de rattraper les retards accumulés. Et ils sont de plus en plus lourds et menaçants. Nous devons avec courage et sincérité nous mobiliser comme un seul homme afin qu’aucune porte ne risque demain de s’ouvrir sur un inconnu fait de blocages redoutables et d’aléas sociopolitiques peu maîtrisables.
Aujourd’hui, la conjugaison des efforts ne peut être facultative et nous sommes tous interpellés. L’investissement massif dans le tourisme doit être perçu comme un devoir national et une nécessité absolue, à tous les niveaux des infrastructures, du développement humains et des capacités d’hébergement et d’accueil. 

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