Economie

La refonte des abattoirs est en marche

C’est un sacré coup de brosse que les abattoirs recevront prochainement. Ces lieux, qui ont fait couler beaucoup d’encre eu égard à leur état, voient aujourd’hui les prémisses d’une refonte se préparer.
Se prononçant au Parlement, Aziz Akhennouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, a annoncé la prochaine révision des textes de loi qui régissaient jusqu’ici les abattoirs. Ici, il est principalement question de la loi 78-00 qui se verra modifiée, mais sans pour autant que cela porte atteinte aux recettes des collectivités locales et de l’Etat. Et il ne s’agit pas que du volet des recettes. Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime a noté que cette révision devrait permettre la gestion déléguée des abattoirs, sans oublier la création de nouvelles unités.
«C’est déjà une grande avancée. Le Maroc en a besoin car il s’enlise dans le problème de l’hygiène dans les abattoirs», commente un professionnel des viandes rouges.
D’ailleurs, ce problème d’hygiène n’est pas pour échapper au gouvernement. En ce sens que Aziz Akhannouch a souligné ce souci en affirmant que la majorité des abattoirs ne rentrent pas dans le cadre des normes hygiéniques appliquées en la matière et des techniques requises.
Cette hygiène, qui fait effectivement défaut aux abattoirs, touche jusqu’à l’attractivité du marché des viandes rouges. «Le fait de résoudre ce problème pourra ouvrir le Maroc sur les marchés européens. Encore mieux, le processus d’abattage pourra être homologué par les commissions spécialisées de l’Union européenne», affirme à ALM la même source qui a requis l’anonymat.
Ceci étant, une remise en état des textes et des procédures régissant ces lieux rendra, non seulement fluide la gestion déléguée, mais attirera également les investisseurs, d’où de fortes chances de développement d’un créneau à fort potentiel et la création d’emplois par la même occasion.
C’est dire à quel point l’apport de l’organisation de ce secteur est considérable en matière de développement et d’amélioration des viandes rouges, tel que l’a indiqué M. Akhennouch.
D’ailleurs, ce volet s’est vu placé aux premières loges des priorités dans l’élaboration des axes fondamentaux du «Plan Maroc vert», qui prévoit le passage de la production en viandes rouges d’un niveau de près de 660.000 tonnes, actuellement, à celui de 1,5 million de tonnes à l’horizon 2020.
Il est utile de souligner que cette révision évoquée par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime va dans le sens des attentes des professionnels. Dans un entretien accordé à ALM, le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), Hamou Ouheli, avait indiqué que pour résoudre le problème des abattoirs de Casablanca, il était important d’ouvrir ce secteur à l’investisseur privé qui prendra tout en charge, ajoutant que cela passe par la révision du support législatif appliqué en la matière, sans oublier l’ouverture progressive du secteur à l’investissement privé tout en maintenant la perception par l’Etat des taxes d’abattage.

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